Guillaume Delaage

LA MAGIE DE LA PENSÉE ET LA MAîTRISE DE LA VIE

12/06/2014

La magie de la pensée et la maîtrise de la vie. Cette phrase a elle seule pourrait être le crédo de toute une vie. Mais comment peut-on influencer le mental et domestiquer les pensées? Est-ce si important dans le cadre de la recherche intérieure ? Les Mages ont, depuis longtemps, résolu ces questions afin de se libérer de leur nature inférieure. Le mental, les pensées, les émotions, les paroles sont des sujets capitaux dans l’étude magique. Ont-ils une influence particulière sur la nature de notre existence ? Et si ces fonctions que nous utilisons quotidiennement avaient l’étrange pouvoir de conditionner notre vie et notre Karma ?

Une seconde nature

La pensée est un outil qui est d’usage tellement facile et commun que nul n’y prête vraiment attention. Je ne parle pas ici de la pensée conceptuelle mais de celle qui surgit dans notre cerveau des milliers de fois par jour. Peu de personnes s’interrogent sur ce flux incessant qui est devenu une seconde nature de nous-mêmes. Que l’on soit actif ou inactif, une multitude de pensées viennent à chaque instant se heurter les unes aux autres sans que nous en soyons vraiment conscients.

Puisque nous pensons à longueur de journée, l’acte de penser devient machinal et notre mental enchaine de manière compulsive et anarchique le plus souvent, idées, réflexions, interrogations… Le mental est un cheval fou, sauvage, si l’on ne connaît pas les moyens de le dompter.

Celui ou celle qui parvient à le domestiquer peut finalement mener une vie plus harmonieuse, créative même, dans toute l’acception du terme, positive et abondante, mais aussi avec la possibilité d’éclairer la caverne qui conduit au centre de soi.

Dans l’absolu et au risque de surprendre, il faut savoir que nous ne possédons pas une âme, qui serait quelque chose en plus de nous-mêmes. Nous avons bien sûr un corps physique qui est un véhicule adapté à ce monde, véhicule que l’on doit protéger et soigner, mais que notre vraie personnalité est l’âme qui n’est pas indépendante du « je » mais bien l’élément directeur de notre vie.

Nous sommes l’Âme

Nous n’avons pas une âme, (cette réflexion nous entraine inévitablement dans la dualité) mais NOUS SOMMES L’ÂME. Une âme dans laquelle on peut trouver plusieurs degrés d’expression ou de conscience, allant du plus bas au plus élevé. Ces termes du reste ne sont pas exacts car l’âme est une unité insécable, qui ne peut être décomposée que pour offrir à notre conscience objective et limitée une base de raisonnement.

Mais voilà, l’être humain n’est pas vraiment conscient de son monde intérieur profond auquel il ne s’identifie pas. De même que le corps est un véhicule qui nous sert à nous mouvoir dans le temps et l’espace, de même notre mental est un instrument sur lequel nous devons « jouer comme un musicien » pour maîtriser notre environnement et notre univers.

Le travail n’est pas simple. Beaucoup de personnes se prennent pour leur corps et leur personnalité, d’autres qui passent à un échelon supérieur se prennent pour leur mental, d’autres pour une entité aux pouvoirs inexploités. L’affaire est complexe. Notre mental est comme nous l’avons fait.

C’est par lui que nous connaissons et appréhendons. Nous ne pouvons le transformer qu’au prix d’un long effort, par la qualité de nos pensées, de nos sentiments, la compréhension de nos défauts et qualités, ainsi que des habitudes, véritables engrammes dont le subconscient se sert, pour achever le travail du mental.

Chaque mental à son taux vibratoire en perpétuel mouvement, et tout ce qui nous arrive de l’extérieur entre dans ce tourbillon en modifiant la nouvelle perception qui modifie l’ensemble déjà existant. Même l’œil est trompé par les vibrations qu’il reçoit car il les modifie. En quelque sorte nous voyons le monde à travers un filtre coloré, empli d’aberrations. La partie profonde de notre âme est donc bel et bien isolée du conscient, à tel point que dans la majeure partie des cas, elle ne peut même pas se mettre en évidence ou même s’exprimer.

La Magie de la pensée et la maîtrise de la vie

Il faut donc commencer par dompter notre mental, lui donner petit à petit une inclination tangentielle pour le changer graduellement, par des pensées justes et des sentiments maîtrisés. Que nous soyons à l’état de veille ou de sommeil, nous sommes toujours en train de construire notre mental. La Tradition dit que le Mental est un créateur d’illusion. Si nous désirons aller plus loin dans nos recherches, il nous faut décider si nous prenons l’attitude d’un illusionniste de music-hall, ou bien celle de ce que la Tradition appelle un Magicien.Druid (photo)

Les idées que ce dernier se fait du monde, sont tout à fait différentes du commun des mortels, même sous son aspect phénoménal. Lui le voit tel qu’il est, alors que le néophyte ne connaît le monde que par les vibrations modifiées par son mental. Il peut arrêter ces vibrations si sa conscience s’en détourne. Le contact d’un objet quelconque créera alors une image correspondant exactement à cet objet.

Les vibrations étant identiques en qualité et en quantité, sans alliage de vibrations dues à l’observateur, ou bien la conscience peut se projeter et animer l’objet observé, de façon à en percevoir directement les vibrations.

Dans les deux cas on obtient une connaissance réelle de la forme. Le fait de savoir que nous connaissons uniquement nos impressions des choses et non les choses elles-mêmes (sauf dans les deux cas expérimentés par le Mage) est d’une importance capitale dans la vie pratique, puisqu’elle enseigne l’humilité et la prudence. Nous apprenons ainsi à nous défaire de notre instinctive conviction d’avoir raison dans nos observations.

Nous apprenons à nous analyser avant de condamner les autres. Mais il y a encore d’autres facteurs qui interviennent dans cet imbroglio. Ce sont les facteurs extérieurs à notre mental, à notre conscience. En effet dans le vaste océan universel où chaque chose, chaque être est intimement lié aux autres, on peut constater des influences qui contrarient encore plus notre développement mental, psychique et spirituel.

Des paroles de Sagesse

Ce sont ce que les occultistes du siècle dernier appelaient les élémentaux. Je citerai ici les paroles d’un personnage d’exception, un Maître de Sagesse Koot-Humi qui disait :

Photo 2 - Le Mahatma Koot-Hu-Mi
Le Mahatma Koot-Ho-Mi

Chaque pensée de l’homme, passe, au moment où elle est développée, dans le monde intérieur où elle devient une entité active par son association ce que nous pourrions appeler sa fusion, avec un ELEMENTAL, c’est à dire avec une des forces semi-intelligentes des règnes de la nature.

Elle survit comme une intelligence active créature engendrée par l’esprit, pendant un temps plus ou moins long suivant l’intensité originelle de l’action cérébrale qui lui a donné naissance. Ainsi une bonne pensée est perpétuée comme un pouvoir bienveillant; une mauvaise comme un démon malfaisant.

Et de la sorte l’homme peuple continuellement son courant dans l’espace d’un monde à lui, où se pressent les enfants de ses fantaisies, de ses désirs, de ses impulsions et de ses passions; ce courant réagit en proportion de son intensité dynamique sur toute organisation sensitive ou nerveuse qui se trouve en contact avec lui.

Le Bouddhiste l’appelle son SHANDBA, l’Hindou lui donne le nom de KARMA. L’adepte involue consciemment ces formes; les autres hommes les laissent échapper sans en avoir conscience. (Lettres des Mahatmas).

Dans le vaste océan psychique dans lequel est baigné notre univers, nous pouvons aisément constater que l’homme qui ne se préoccupe pas de sa véritable nature et ne cherche pas à la découvrir pour la maîtriser, est pareil à un fétu de paille ballotté par les flots. Après ces différentes explications nous pourrions nous poser la question suivante : « Mais par quel moyen pouvons-nous sortir de cette fange »?

En fait nous avons examiné le problème du mental et du psychisme humain sous son aspect analytique, de sorte que l’on puisse connaitre les différents paramètres qui entrent en jeu. Pour parvenir à la maîtrise du mental et des émotions, il nous faut être pareil à l’aurige de la septième lame du Tarot – le Chariot – qui maîtrise son char amphisbène par sa rectitude d’esprit. Cela est possible si maintenant nous utilisons la méthode synthétique pour passer à la pratique.

 

L’induction de la pensée

Si notre mental est composé de matériaux fins et élaborés, les pensées triviales et vulgaires n’entreront pas en lui, et l’inverse est aussi vrai. Ainsi, si nous sommes en contact avec une personne dont les pensées sont élevées, cette personne va, par induction volontaire ou involontaire, nous envoyer des pensées qui vont élever les nôtres et ce concours de vibrations va, par une loi naturelle augmenter le taux vibratoire de nos pensées.

C’est pourquoi aussi, par un pareil échange, les pensées de personnes qui vivent ensemble vont tôt ou tard s’accorder mutuellement, ce qui nous fera dire qu’elles se ressemblent. Il en est de même pour une famille qui, aux yeux des étrangers, va avoir des points communs, mais il en est aussi de même pour une ville (le cas se présente pour des élections municipales part exemple), pour un pays.

Cela dépend tout naturellement de l’image collective qu’on se fait d’un peuple par une vibration commune de pensée. Sur le plan individuel, la pensée d’une personne sage ne va pas nous influencer ou entrer et éclore tout de suite dans notre mental. Elle va d’abord germer, puis grandir, pour ensuite s’épanouir. C’est pourquoi l’enseignement de la Tradition est toujours subséquent à la façon dont l’enseignant la présente.

La pensée va s’introduire dans le mental de l’élève, pour germer plus tard, en fonction du taux vibratoire qu’elle va prendre. On ne comprend peut-être pas tout de suite, mais il y a dans le mental de l’élève à ce moment là, un frémissement intérieur qui abonde dans le sens de l’enseignement prodigué et ainsi emporter dans son taux vibratoire d’autres pensées du même ordre. Il s’agit là, bien entendu d’une pensée élevée.

Mais le cas peut être le même pour des pensées négatives si l’on veut bien se laisser imprégner. Il s’agit de l’exercice de la Volonté car la pensée se travaille. Par la pensée on édifie le mental pour passer à des octaves supérieures de vibrations. Le phénomène de notre propre pensée vient de notre plus tendre enfance, par l’éducation que nous avons reçue et ensuite à travers les influences idoines tout au long de notre vie.

Mais il faut savoir qu’il y a une prédisposition innée chez l’être humain à se comporter selon l’héritage de ses existences passées. Mais là nous entrons dans un domaine plus élaboré. Il ne sera pas ici question de la manière dont la pensée s’élabore chez l’enfant. Toutefois nous pouvons dire que c’est la sensation d’une chose qui fait naître la pensée, mais pour que celle-ci puisse s’exprimer il faut qu’il y ait un observateur.

C’est lui qui va lier les choses entre elles. On pourrait donc paraphraser en disant que le penseur est le père, la sensation la mère et la pensée l’enfant. Si l’on n’observe pas la sensation on demeurerait toujours inconscient ou endormi. De sa capacité d’observation dépend la pensée qu’il va construire. D’où l’intérêt d’être réellement « éveillé » au sens traditionnel du terme, car sinon une relation erronée entre l’objet observé et l’observateur vont produire une multitude de pensées complètement faussées. C’est à partir de là que l’on croit connaître une chose alors qu’elle est son contraire. On raisonne juste sur des données inexactes. C’est donc par l’attention que nous pouvons augmenter notre libération. L’observation soutenue conduit à la pensée claire, à sa maîtrise.

Une étude effectuée, il y a quelques années, aux Etats Unis nous dit que :

95% des problèmes humains proviennent d’un esprit négatif. Ce chiffre inclut les problèmes de timidité, d’anxiété, de stress, de mésententes familiales, d’échecs financiers, de mauvaise mémoire, de malheurs etc. Il a été découvert qu’en rééduquant l’esprit créateur à penser de façon positive au lieu de négative la plupart des problèmes psychologiques disparaissent.

Nous voyons donc que les pensées sont des choses et qu’elles provoquent une réalité. Avant qu’une maison devienne matériellement réelle et tangible, elle n’était qu’une idée sur le plan de l’architecte. C’était une pensée qui, par l’action, est devenue une forme, une chose. Cela se passe de même pour la maladie et la guérison et pour ce que nous pouvons voir dans notre univers. Avant d’être matière un objet était une pensée, et de pensée il est devenu une chose. Donc les pensées sont des choses qui d’invisibles deviennent matière. Pourquoi échouons-nous dans une entreprise quelconque? Le plus souvent parce que nous sommes découragés et que là où un échec définitif semble apparaître, nous abandonnons la partie.

Pourtant c’est souvent après un échec important, ou un grand malheur que nous obtenons les éléments de la réussite. Au fond, notre mental se polarise, la majeure partie du temps sur ce qui le fait souffrir. Cela vient du fait que les vibrations-pensées émises au moment de la souffrance sont plus difficiles à supporter que les images de joie ou de bonheur.

On dit bien que le malheur « frappe », alors que le bonheur « satisfait ». Si l’on prend ces deux mots, « frappe » et « satisfait », inutile de dire quel est celui qui va actionner le subconscient et le mental en fonction de notre éducation. En somme, on nous a habitués depuis toujours à considérer les faits selon des facteurs de bonheur ou de malheur. Qu’est-ce que le malheur sinon un moindre bonheur? Tout est attitude d’esprit, relaté d’une manière manichéenne. Ou l’on souffre ou l’on est heureux.

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© Fusion – Mario Dugay

Polariser la pensée

Ainsi, la Loi de Polarité nous dit que l’on peut passer du malheur au bonheur en changeant notre état mental. Prenons l’exemple d’un enfant timide. S’il continue sur cette voie, il va augmenter ses vibrations-pensées sur cette idée qui va le conduire à être un adulte manquant de confiance en lui, et devenir un candidat à l’échec. Que faire? Comme les enfants aiment qu’on leur raconte des histoires, il faut en inventer qui soient de nature à mettre en scène des personnages qui ont confiance en eux.

Cela peut se faire du reste, pour tout autre travers. L’enfant va écouter des histoires qui vont s’imprimer dans son subconscient, et voilà comment par induction mentale d’un sujet sur un autre on peut transformer un caractère. Mais cela est aussi valable pour les suggestions négatives qu’on lui fait. J’ai volontairement pris un exemple simple pour bien exposer le sujet.

La polarisation se fait graduellement. Si quelqu’un est poltron, il ne va pas se dire du jour au lendemain, je ne suis pas poltron. La négation dans la phrase va donner une incitation au subconscient de voir la chose comme impossible. Au contraire la personne doit se dire : De jour en jour je deviens de plus en plus courageux. Mais à la phrase énoncée, il faut ajouter le sentiment, la sensation d’être courageux, car le subconscient ne fonctionne que par images.

Une phrase simplement énoncée n’atteindra pas son but, si elle n’est teintée d’émotions qui vont activer et élever la vibration-pensée. Notre esprit n’a pour limites que celles que nous lui donnons. Si c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en pensant positivement avec les émotions adéquates, que l’on deviendra une personne dont la polarité mentale se fixe sur le côté positif. C’est en réitérant longuement les pensées, en fixant toute notre attention vers elles que l’on obtiendra un résultat satisfaisant.

C’est grâce aux pensées plus élevées que l’on atteindra le but escompté. Une personne qui pense réussite et qui cinq minutes après repense à ses échecs, ne parviendra pas à changer sa polarité mentale vers le succès. Il faut CROIRE à ce que l’on se dit mentalement, et être déterminé à y parvenir. Le subconscient transformera alors réellement n’importe quel ordre donné par celui qui croit en sa réalisation. Il faut toujours encourager nos émotions positives.

Nous avons vu que les pensées de même nature s’attirent. Mettons donc de l’émotion dans les pensées positives que nous voulons voir se développer dans votre vie, elles attireront des pensées similaires en vertu de la Loi de Polarité et d’attraction, dans le vaste océan dans lequel nous baignons tous. N’oublions jamais que toutes les pensées longuement réitérées finissent toujours par se réaliser. La Bible est riche d’enseignements à ce sujet.

Il est dit dans les « Proverbes § 23 – 7 ». L’homme est ce qu’il pense en son cœur. Ceci démontre bien que la pensée et les émotions font de nous ce que nous sommes. Si nous pensons être capables de faire ceci ou cela nous le ferons en vertu de la Loi. En revanche, toujours en référence à la Bible, l’histoire du pauvre Job est édifiante dans le cas inverse. Pris par des malheurs multiples il dit une phrase qui sonne comme un glas : Mes craintes se sont réalisées.

Le pauvre Job n’a fait qu’utiliser la Loi de Polarité sur le pôle négatif. Mais a la fin de l’histoire, on nous montre qu’il réussit et devient un homme prospère parce qu’il a suivi le bon chemin, celui de la pensée positive. Nous voyons donc que l’échelle de polarité a plusieurs nuances. David a cru qu’il battrait le géant Goliath, et il l’a battu. Job avait des craintes qu’un malheur ne lui tombât dessus, ce malheur arriva. L’homme est bien comme le dit la Bible, ce qu’il pense être en son cœur.

Agir sur le subconscient

Pour agir sur son subconscient il faut penser positivement avec émotion en croyant ce que nous disons. Rien n’est jamais perdu pour celui qui refuse d’abandonner. Des chercheurs ont étudié près de 30.000 cas d’insuccès d’hommes et de femmes. Ils ont démontré que le manque de décision venait presque toujours en tête de liste. « Ne remets à demain ce que tu peux faire aujourd’hui » nous dit le Christ. Nous comprenons mieux ainsi que toute personne puissante tire sa puissance d’elle-même, tout comme une personne faible tire sa faiblesse d’elle-même, par une simple transposition de polarisation, dans le sens positif ou négatif.

Souvent nous sommes limités parce que nous avons pensé que les choses extérieures nous contrôlaient, alors que, tout le temps, nous avons eu en nous ce qui aurait pu tout changer et nous libérer de l’esclavage dans lequel nous nous enfermons. Si nous voulons diriger notre subconscient, l’autosuggestion est la clef, car notre subconscient ne connaît ni le bien ni le mal, il agit comme nous l’avons programmé.

Le subconscient est une partie très spéciale qui possède d’énormes possibilités qui renferme le secteur négatif de l’être humain. Il est une formidable mémoire. Il ne peut être dirigé à volonté que par l’habitude, en fonction des pensées rivées par l’émotion qui seront induites et enracinées par nous-mêmes. Pour cela il y a deux choses à pratiquer journellement:

• s’entraîner constamment à ne laisser entrer en soi que des pensées et des idées positives.
• S’appliquer à pratiquer journellement l’autosuggestion, facteur déterminant pour se défaire des pensées négatives, tics, mauvaises habitudes, excitation nerveuse, timidité, trac, peur, anxiété etc…
C’est exactement l’exercice que propose Franz Bardon dans son livre : Le Chemin de la véritable Initiation magique. (Ed. Moryason)

Et l’on en vient maintenant à une autre étape de cette perception de la pensée à travers la parole, car ici sont enfermées les lois fondamentales de la maîtrise de la vie. L’exposé précédent n’avait pour but que d’apporter des éléments d’introduction à ce qui va suivre. En effet, la pensée n’est pas seulement une fonction qui, maitrisée, peut nous conduire à améliorer notre vie.

Aujourd’hui tout le monde sait qu’il y a un intérêt certain à aborder notre existence en façonnant des pensées positives pour mieux vivre et s’épanouir. Tout le monde connaît la méthode Coué et depuis plusieurs décennies de nombreux ouvrages vantent les bienfaits de la pensée positive. Cela est incontestable, mais là n’est pas le but de cet article, car la pensée, alliée à la parole, va beaucoup plus loin. C’est H.P Blavatsky qui dans son formidable ouvrage La Doctrine secrète apporte des éléments fondamentaux. Elle nous dit :

Lorsque notre âme [mental] crée ou évoque une pensée, le signe représentatif de cette pensée se grave sur le fluide astral, qui le reçoit, et qui est, pour ainsi dire, le miroir de toutes les manifestations de l’Être. Prononcer un mot, c’est évoquer une pensée et la rendre présente ; le pouvoir magnétique de la parole humaine est le commencement de toute manifestation dans le Monde Occulte. Prononcer un Nom, c’est non seulement définir un Être [une Entité], mais le placer sous l’influence de ce nom, le condamner, par la force de l’émission du mot, à subir l’action d’un ou de plusieurs pouvoirs Occultes. Les choses sont, pour chacun de nous, ce qu’il [le Mot] les fait en les nommant. Le Mot ou la parole de chaque homme est, sans qu’il en ait conscience, une bénédiction ou une malédiction ; c’est pourquoi notre ignorance actuelle sur les propriétés et les attributs de l’idée, aussi bien que sur les attributs et les propriétés de la matière, nous est souvent fatale. « Oui, les noms [et les mots] sont bénéfiques ou maléfiques ; ils sont, dans un certain sens, nocifs ou salutaires, selon les influences cachées que la Sagesse Divine a liées à leurs éléments, c’est-à-dire aux lettres qui les composent, et aux nombres qui correspondent à ces lettres.

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Les mots et les paroles ont donc une action beaucoup plus importante que des conséquences sur notre comportement. Ils agissent aussi sur les autres et sur notre vie donc notre Karma qui est la Loi de Cause et d’Effet, à laquelle tout est soumis. Elle dit encore dans La Doctrine sécrète :

Toutes les pensées et les émotions, toute la connaissance et le savoir, révélés et acquis par les premières races, trouvèrent leur expression imagée dans l’allégorie et la parabole. Pourquoi ? Parce que la parole articulée possède un pouvoir, non seulement inconnu et même insoupçonné des « sages » modernes, qui, naturellement, n’y croient pas ; parce que le son et le rythme sont étroitement liés aux quatre Eléments des Anciens et que telle ou telle vibration dans l’air doit inévitablement éveiller les Pouvoirs correspondants, avec lesquels leur union produit, selon le cas, de bons ou de mauvais résultats. Aucun étudiant n’avait jamais la permission de réciter les événements historiques, religieux ou réels, d’aucun genre, en termes ne se prêtant à l’erreur d’interprétation, de peur que les Pouvoirs en rapport avec l’événement ne soient attirés de nouveau. De tels événements n’étaient racontés que pendant l’Initiation et chaque étudiant devait les enregistrer en symboles correspondants tirés de son propre mental et contrôlés plus tard par son Maître avant d’être définitivement acceptés.

La pensée et le Karma

Les anciens donc croyaient que toute idée pouvait se manifester extérieurement, si l’attention et la volonté étaient profondément concentrées sur elle. Une volonté intense est suivie du résultat souhaité. Nos pensées et nos émotions doivent être donc analysées avec le plus grand soin car elles sont déterminantes dans le cycle de notre évolution et donc de nos différentes incarnations ce qui implique qu’elles sont les productrices principales de notre Karma.

En envisageant cette perspective on comprend aisément l’importance cruciale à prendre soin de ce que nous pensons, ressentons et disons. Notre Karma est donc amplifié ou atténué par nos pensées qui tissent, telle une araignée, notre aura, champ magnétique qui attire ou repousse selon les circonstances vécues. En fait nous produisons sans cesse du Karma positif ou négatif dans un cycle sans fin, selon ce que nous faisons.

Une simple pensée peut donc avoir des conséquences désastreuses sur notre vie et les Maîtres de Sagesse nous disent qu’une pensée ou une parole peuvent avoir des conséquences plus graves qu’une action ! Le Christ Lui-même s’exprime en ce sens dans une Parole qui a souvent été mal interprétée, sur l’importance de la pensée et de son action karmique. Elle prend toute sa signification dans Mathieu chap. V – ver. 27 :

Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras point l’adultère » . Mais moi je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.

Les pensées donc dirigent notre Karma comme elles dirigent le monde. Et c’est ainsi que nous nous enfermons chaque jour dans un flot ininterrompu de causes et d’effet dont nous n’avons même pas conscience et qui nous conduit dans des cycles d’incarnations incessants jusqu’à ce que nous apprenions à contrôler nos pensées nos paroles et nos émotions. Nous ne produirons de la sorte que du Karma positif pour enfin nous dégager de ce monde ayant ainsi pénétré dans la Demeure du Père, c’est-à-dire réalisé la jonction avec l’Être Divin en nous.

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Karma

Bien sûr, il ne suffit pas de parvenir à cette clarté d’Âme pour se libérer des entraves de ce monde, mais la diminution du Karma négatif facilite la compréhension des niveaux supérieurs de l’Être et le travail en est facilité s’il s’associe à la pratique de l’Enseignement. Aucune éducation sociale n’enseigne à prendre conscience de la RESPONSABILITÉ qui est la notre pour chacune de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Sans cette prise de conscience nous devons revenir sur terre jusqu’à ce que nous comprenions l’imminence de cette pratique. De nombreuses personnes parlent du Karma et ne font qu’en parler. Mais que tentent-elles pour intervenir dans son action ?

Comment travailler sur le Karma

La meilleure façon de travailler sur le Karma est d’opérer une catharsis c’est-à-dire une purification. Il nous faut donc apprendre à purifier nos pensées, nos paroles, nos émotions, à les perfectionner. Mais il ne faut pas pour autant créer une peur du Karma. Il faut accepter notre nature humaine et progresser avec prudence en acceptant nos faiblesses tout en les combattant. Cette purification doit être sereine et envisagée comme un perfectionnement en sachant que chaque pas franchi, chaque victoire conquise est un accès supplémentaire vers la Libération et c’est alors que dans cette sérénité les progrès deviennent évidents. A ce stade il ne faut plus se soucier du Karma mais être vigilent et ne penser qu’à notre propre épanouissement.

Pour ceux qui travaillent les Enseignement du Grand Mage Franz Bardon, ils comprendront l’importance d’un des premiers exercices (souvent négligé d’ailleurs) Les beautés et laideurs du psychisme. Ce travail est un des plus importants en Théurgie, car il permet de travailler directement sur notre structure élémentale et de transformer en profondeur notre nature par la purification. Sans cela aucune Magie véritable ne peut être entreprise. Nos pensées, émotions et paroles négatives, nos critiques sur Untel ou Unetelle sont comme des insectes qui grouillent dans notre aura. On pourrait se dire qu’un insecte n’a que peu d’importance mais on sait aussi qu’il peut faire très mal quand il pique.

Ainsi, tout ce qui sort de notre bouche (paroles, émotions etc.…) peut avoir de graves conséquences pour nous et pour autrui car cela peut attirer des évènements équivalents sans que nous en prenions garde. Elles finissent par nous emprisonner dans une ambiance, une aura de basse fréquence et nous empêcher de nous hisser vers plus de Lumière en attirant des expériences, des individus, des élémentals très négatifs. Les mauvaises pensées et émotions peuvent même amener des évènements terribles dans un foyer une région un pays et même la planète. (C’est le travail incessant des Forces de l’ombre). Les bonnes pensées et bonnes émotions agissent comme des désinfectants au sein d’une ambiance troublée.

C’est pourquoi, à l’inverse, les bonnes pensées et bonnes émotions envoyées vers des personnes que l’on aime et même à celles qui ne nous aiment pas, éclaircissent notre aura et dirigent vers nous d’autres pensées et évènements heureux. Le Christ le disait : Ne résistez pas au mal.

Ne pas résister

Les pensées, les paroles et les émotions agissent comme des boomerangs envoyés dans l’espace. Elles nous reviennent avec la même intensité que celle avec laquelle nous les avons envoyées. Si de plus ce travail est fait avec le Feu du cœur alors il se spiritualise et nous met en contact avec de belles Entités qui concourront à notre évolution. La pensée associée au Feu de la Volonté agit comme un puissant aimant à travers le temps et l’espace et au plus notre structure s’affine, se spiritualise, au plus nous nous libérons de notre nature inférieure, au plus notre puissance spirituelle s’accroit. Cette pratique, cette lente élaboration de notre tissu spirituel devient ainsi une protection contre toute énergie négative circulant dans notre environnement. Seules les vibrations de même nature s’acceptent. Ainsi en développant cette purification personnelle, nous élevons notre qualité intérieure et nous nous protégeons de ce qui est inférieur en substance vibratoire. Tout est lié dans l’Univers.

Ce travail est une véritable Alchimie intérieure, une transmutation dans l’athanor qu’est notre conscience. Au plus le Feu intérieur agira pour brûler les scories de notre personnalité, au plus la pierre intérieure (l’Âme) parviendra à la rubification. Ainsi cette purification ne peut se faire que si volontairement on s’éloigne de tout ce qui peut nuire à notre état intérieur. Les images violentes, les lieux malsains, les lectures négatives, les ambiances vulgaires, les critiques et tout ce qui est impur, sont de nature à contrarier notre évolution. Ces propos n’ont rien de puritain et ne sont certainement pas liés à des interdits. Chacun est libre d’agir comme il le souhaite. Il n’est pas non plus question ici de porter des jugements moraux bien au contraire, mais l’accent doit être mis sur une évidence. Aujourd’hui tout le monde est confronté à la violence et à toute sorte de nivèlement par le bas dans notre société.

La progression intérieure ne peut s’effectuer que si l’on fait un choix personnel responsable face aux différentes attractions de ce monde. Ces propos n’ont pas vocation d’exprimer une croisade contre ce qui « apporte du plaisir à une grande partie de l’humanité » ce serait faire fausse route car tout interdit est voué à l’échec. Seule une « prise de conscience » est salutaire. Qui en allant faire son marché choisirait les légumes les plus fanés, les fruits les plus véreux pour ensuite les mettre dans son réfrigérateur ? Aussi pourquoi ne fait-on pas de même pour obtenir la meilleure qualité de pensée, choisir les meilleures pensées, les plus belles les plus pures dans notre maison intérieure ?

La qualité de nos pensées, de nos émotions et de nos paroles répond à un choix personnel. Le Karma qui peut en résulter dépend de notre capacité à transformer notre vie par une prise de conscience adéquate. Personne d’autre que nous-mêmes ne peut accepter d’entreprendre ce travail intérieur profond. Le choix est entre les mains de celui ou celle qui décide, avec responsabilité, de se hisser vers plus de Lumière ou persister à goûter l’attraction d’un monde artificiel. Continuer à produire un Karma négatif qui nous enchaîne dans un tourbillon d’inconscience, ou nous défaire de ces chaînes d’esclavage ? Tel est le choix personnel que chacun doit effectuer face à l’émanation compulsive de nos pensées paroles et émotions. Le Bouddha disait : Une plume tombant de l’aile d’un petit oiseau engendre le tonnerre dans les mondes lointains.

MM. MORYASON ET MESSAGER

12/06/2014

MISE AU POINT CONCERNANT LES RUMEURS COLPORTÉES CONTRE

ALEXANDRE MORYASON

JEAN-FRANCOIS MESSAGER

CATHERINE DESJONQUIERES

 moryson

Depuis quelques temps des rumeurs circulent sur certains forums Internet concernant Alexandre Moryason et Jean François Messager. Ces rumeurs, véhiculées par des personnes mal intentionnées sont colportées outrageusement au mépris du sens le plus élémentaire de la courtoisie. En effet, en ouvrant ces forums que ne lit-on pas ! Ici M. Moryason est mort, là M. Messager a été victime d’une sorte d’OPA sur les Editions Moryason à cause de l’influence supposée de Catherine Desjonquières etc. Que d’absurdités infâmes !

Si j’interviens personnellement pour apporter une clarification face à ces élucubrations, je tiens à dire que je le fais par amitié et fidélité pour ces personnes et de mon propre chef car il m’est insupportable de voir des propos iniques ainsi colportés.

M. Moryason est bien vivant et en excellente santé. Le fait qu’il ait choisi simplement de ne pas avoir de vie publique le concerne personnellement. Il a d’ailleurs rédigé il y a quelques mois la préface de mon nouveau livre, ce en quoi je lui suis profondément reconnaissant. Il ne publie pas « La Lumière sur le Royaume II » parce qu’il considère que ce n’est pas le moment (du point de vue occulte) et parce qu’il pense qu’avec les livres de F. Bardon et les précisions théurgiques que lui-même a données dans « La Lumière… » les chercheurs sincères ont de quoi faire…

En ce qui concerne Jean-François Messager, vers qui va toute mon amitié et qui m’honore de la sienne depuis de nombreuses années, je suis également heurté par ce que j’ai pu lire ça et là le concernant et le fait qu’il ne lui est pas permis de réagir à ces attaques me pousse à intervenir. OUI il est en très bonne santé, OUI il travaille en permanence au sein même des Editions Moryason. En raison d’un emploi du temps très chargé il ne peut répondre comme il le faisait jadis à tout le courrier volumineux qu’il reçoit. Pour cette raison (à cause de son silence) certains l’ont déclaré mort, ceux-là même qu’il avait aidés personnellement alors qu’ils étaient dans la souffrance et dans la peine. Belle récompense ! Je sais qu’il ne réclame rien pour l’aide qu’il a pu donner et qu’il l’a fait toujours avec le cœur mais je sais aussi qu’il ne comprend pas pourquoi ces personnes –sous prétexte qu’il ne répond plus à leur courrier- se plaisent à inventer des histoires absurdes. S’il n’attend rien pour l’aide apportée il souhaite au moins le respect de son silence.

En ce qui concerne Catherine Desjonquières les propos volent encore plus bas en disant qu’elle « tient maintenant les rennes des Editions Moryason ». Je connais aussi son intégrité et son grand cœur et je m’insurge contre de tels propos. Catherine Desjonquières fait partie de la famille de MM. Moryason et Messager. Ils travaillent en étroite collaboration dans le même but et le fait qu’elle « s’expose » plus que les autres n’autorise pas pour autant certains esprits chagrins à proférer avanies et outrages sur sa personne.

Je le répète une fois de plus, je ne suis en aucune façon le porte parole des Editions Moryason, ma démarche est purement amicale, personnelle et désintéressée. C’est animé par cette amitié qui me lie à eux que j’interviens pour dire à ceux qui n’ont pour loisir que de fomenter des allégations coupables, de diriger plutôt leurs pensées et leur énergie vers la clarification de leur ego en suivant les enseignements sacrés de la Voie théurgique qui est une Voie d’éveil de la conscience, plutôt que de se laisser guider par les aberrations de leur nature instinctive aux dépends de personnes qui ne cherchent qu’à dispenser le bien autour d’eux.

VERS UNE VISION LUMINEUSE DE LA THÉURGIE

12/06/2014

Quand on observe le nombre d’ouvrages consacrés à la Magie, on est pris souvent entre interrogation et incompréhension. Des titres évocateurs et attirants sont là pour capter le regard du lecteur afin de lui promettre les choses les plus fantastiques : « Comment attirer l’amour » « Comment devenir riche grâce à la magie » « Magie d’envoûtement » etc…la liste serait bien sûr trop longue tant il est vrai que chaque mois de nombreux ouvrages de ce genre fleurissent dans les librairies.

Beaucoup plongent littéralement dans cette littérature espérant trouver le charme pour renouer avec l’époux infidèle ou pour obtenir un gain au loto. Est-ce cela la Magie que les Sages du passé ont élevé au rang de Sainte Théurgie? Est-ce cela la Magie que le Grand Thot-Hermès légua au monde afin d’éclairer les consciences ? La réponse est bien sûr évidente, cette « magie » n’est pas celle que les Anciens pratiquaient dans un lointain passé pour parvenir à l’Initiation.

La majeure partie des livres exposés dans les catalogues spécialisés ou les librairies concernant ce sujet, offrent une image déformée de la Magie. Aujourd’hui devant la crainte et les problèmes ambiants, les marchands d’illusions se pressent dans la brèche béante du désespoir de certains, pour proposer des « recettes magiques » afin de transformer certaines situations même si cela doit nuire à autrui. Ils jouent ainsi sur la faiblesse humaine au mépris des Lois fondamentales de l’univers et notamment de la Loi du Karma.

Bien sûr certaines de ces « recettes » fonctionnent et il est possible de faire revenir l’époux volage ou de changer telle autre situation gênante, MAIS GARE ! Même si cela peut fonctionner, il faut savoir que l’on détourne ainsi pour un temps la Loi karmique mais celle-ci n’est pas éliminée pour autant. En effet tôt ou tard (et souvent plus tôt que prévu) ce que l’on appelle le choc en retour se produit et la Loi se manifestera alors avec plus de force.

Le sujet est vaste et nous pourrions ainsi nous perdre dans un labyrinthe où cette sorcellerie que l’on prend pour de la Magie n’est qu’une déviance de cette Haute Science des Mages, altérée pendant des millénaires par des groupes sordides ou tout simplement par ceux qui n’ayant plus accès à la Porte des Mystères, ont utilisés à des fins négatives, des Lois et des Principes Naturels égoïstement. C’est bien ici que l’on peut, une fois de plus, retrouver ce que les plus bas instincts de l’homme peuvent générer dans les régions sombres de la nature humaine. C’est là aussi que l’on peut comprendre à quel point ceux qui pratiquent cette sorcellerie déviante sont loin de leur propre conscience, mais proches des instincts inhérents à l’ego.

Ce mal qui se traduit par un détournement des Lois n’a pas pour seule manifestation des pratiques douteuses comme celle de la « magie des recettes » mais est à la racine des problèmes que rencontre aujourd’hui l’humanité, problèmes qui ne sont pas encore parvenus à leur paroxysme. Tout cela est globalement inclus dans le karma atlante (voir La Lumière sur le Royaume de A. Moryason) dont la dette n’est pas encore payée. Nous n’entrerons pas ici dans ce domaine, mais il était utile de le signaler dans la mesure où une grande partie de l’humanité se complait dans le domaine de l’instinct plutôt que de se diriger vers la Lumière.

Les sages de l’Antiquité égyptienne, héritiers de la Grande Tradition, connaissaient cette Sainte Magie qu’ils avaient hérité de l’Atlantide. Ils savaient que la Théurgie n’avait pour principal but que de permettre au pratiquant d’élever sa conscience en purifiant sa nature inférieure car telle est le but de l’évolution. Bien sûr, plusieurs types de Magie existent et dans l’Antiquité comme de nos jours, aucun mage débutant, sincère et honnête ne songerait à brûler les étapes. La Magie ou Théurgie vise tout d’abord à briser les chaînes qui entravent l’homme dans ce monde et le but demeure jusqu’à la fin des temps l’ouverture de la conscience et son épanouissement. Les Sages atlantes, égyptiens, indiens, les grands sages tibétains et tant d’autres qui pratiquaient la Sainte Théurgie ne voyaient en elle que la Voie d’épanouissement de la conscience.

En effet la Théurgie ne vise que l’harmonisation de la structure individuelle à la structure universelle, à la purification des Éléments en soi dont il est question dans de nombreux textes sacrés de par le monde et notamment dans les textes tibétains. Cette purification était enseignée jadis dans l’ancienne Égypte elle le fut et l’est encore dans certains monastères tibétains. On peut en trouver une illustration dans la vie de Milarepa Grand Théurge qui gravit les marches de l’Éveil en parvenant à l’Illumination.

Ces sages nous ont montré le parcours à suivre et bien avant encore le Christ ou Apollonius de Tyane qui ont enseigné que le véritable Chemin de la Théurgie est fait d’Amour de Compassion et de Connaissance des Lois Universelles. Ce n’est que si cet aspect est bien assimilé par le disciple que les autres peuvent être abordés comme la Magie Evocatoire qui est aussi une Magie conduisant à l’accroissement de la conscience car elle inclut le mage dans la structure universelle, alors que celui-ci a déjà fait un premier effort d’équilibre élémental. Mais que de persévérance avant de parvenir à ce stade, que d’élimination de scories intérieures et que de travail sur l’ego !

Tout l’oeuvre de Franz Bardon est élaborée en ce sens. Le Chemin de la véritable Magie est donc le Chemin de la Perfection de soi, loin des brumes délétères dans lesquelles veulent la conduire ceux qui se sont laissés dépraver par l’incompréhension des Lois, les avides qui ont voulu à tout prix satisfaire leur nature la plus basse en cherchant satisfaction personnelle au lieu de river leurs regards sur la Lumière.

Et c’est cette magie, la plus sordide qui s’est imprimée dans l’esprit des gens au cours des siècles, cette magie sulfureuse qui était l’apanage d’entités obscures, cette magie déviée. Depuis que les dernières Écoles de Mystère celles d’Athènes et d’Alexandrie furent fermées, les Sages ont à nouveau mis la Lumière sous le boisseau avec l’intention même de protéger cette Connaissance en déformant certains de ces aspects pour la fermer aux intrigants. Des groupes isolés ont continués à pratiquer dans le secret et l’on retrouve certains Ordres magiques qui, au cours de l’histoire, ont donné un enseignement intéressant mais incomplet.

Il est temps aujourd’hui de voir la Théurgie sous son véritable visage, sorti de la poussière où l’on a voulu l’enfermer depuis des millénaires, de cesser l’amalgame avec ces pratiques douteuses qui salissent toute l’harmonie et la beauté qu’elle renferme. Franz Bardon l’a révélée en ce sens, missionné en cela par La Grande Loge Blanche. Le travail qu’Il a offert au monde peut paraître insignifiant si l’on se borne à la publication de ses trois livres. Mais que de richesses renferment-ils ! C’est sous cette apparente simplicité –alors que l’on peut accéder tellement facilement à cet Enseignement- que d’aucuns peuvent sourire en se disant que ce qui a été si longtemps caché ne peut se diffuser aussi ouvertement. Pourtant, si les choses sont ainsi c’est que le temps le permet et ce n’est pas parce que cet Enseignement est diffusé aussi largement qu’il en perd sa nature et sa vérité.

Au contraire, il faut savoir que le travail pratique qui est ainsi livré comporte aussi ses gardes fous et ses secrets. L’élève qui travaille avec humilité sincérité et avec le cœur saura en temps voulu ôter les verrous qui libèrent la progression pratique. Ceux qui ne s’engagent pas avec cet état d’esprit ne parviendront pas au résultat promis par Franz Bardon et si d’aventure ils s’entêtent à agir sans cette pureté intrinsèque ils seront inévitablement conduits à d’amères désillusions voire pire. Depuis que Thot-Hermès a transmis cette fabuleuse connaissance elle a engendré des Adeptes, des Êtres de Lumière qui n’ont eu de cesse que de rechercher l’harmonie avec les Lois Universelles et de les exprimer en Eux et pour le bonheur de l’humanité. Telle est la Magie sortie de l’ornière des superstitions et de la fange dans laquelle on l’a trop souvent assimilée. Il appartient à chacun aujourd’hui de la faire vivre en soi car elle est la Voie Royale qui conduit à la libération de l’être.

LES MAGES GNOSTIQUES

discipel

12/06/2014

Cette rubrique se propose de présenter, de manière succincte, un panorama des principales figures de la Tradition des premiers temps du christianisme, de mages qui ont marqué l’histoire de cette époque , afin de mieux comprendre que la Sainte Théurgie n’est pas une pratique phénoménale, mais une technique basée sur des Lois qui inscrivent le mage dans un Plan divin auquel on ne peut parvenir que par l’évolution de la conscience.

La vie exemplaire des êtres dont il est question ici, tend à démontrer que leur seul but fut d’offrir à leurs contemporains cet accès à la Sagesse millénaire qui donne à l’homme sa véritable dimension spirituelle. Il ne sera pas traité ici d’un très Grand Mage, le plus Grand d’entre tous, Apollonius de Tyane. Héritier de la tradition hermétique pythagoricienne, son travail se situe bien au-delà du gnosticisme et son œuvre immense nécessiterait une présentation plus fouillée qui dépasserait la modeste approche exposée dans ces colonnes.

Dosithée

Dosithée, magicien de Samarie, contemporain de Simon le Magicien. Il jeûnait et recommandait la virginité. Chassé par les Juifs, il devint troglodyte et se laissa mourir de faim. Au IVe siècle des disciples revendiquaient leur attachement à ce mage. Les historiens se sont longtemps demandé qui était Dosithée et si réellement ce personnage avait existé. Il se trouve que lorsque les documents gnostiques de Nag Hammadi furent découverts (voir mon livre Thot-Hermes – Origines secrètes de l’humanité) ils révélèrent les Trois Stèles de Seth qui constituent le cinquième et dernier traité du codex VII de cette bibliothèque copte.

documents_de_nag_hammadi-4Un incipit ouvre le traité (118,10-9) et fait état d’un titre long : La Révélation par Dosithée des trois stèles de Seth. Dosithée y expose comment il a découvert les Trois Stèles de Seth et en a pris connaissance. Il garantit le lecteur de l’authenticité de la transmission et identifie Seth comme l’auteur du traité. Cet exposé permet à Dosithée d’attester les Trois Stèles de Seth comme dépositaires de la pensée séthienne.

Le professeur Claude, spécialiste des documents, présente l’hypothèse que ce Dosithée pourrait être considéré comme le fondateur légendaire de la gnose, maître de Simon le Mage. Quoiqu’il en soit, tous les écrits de Seth étaient destinés transmis aux élus (118,17). On retrouve ici l’importance de la transmission des Enseignements des Serpents ou Nagas qui font partie intégrante de la Doctrine Hermétique.

La découverte de la bibliothèque fut localisée au Nord
Ouest de Louxor, entre Dendérah et Panopolis. Le corpus
y avait été soigneusement placé dans une tombe du
cimetière pacômien au pied de la falaise du Djebel el Tarif.

Simon le Magicien (1er siècle)

Très grand gnostique et thaumaturge samaritain. Simon fut un disciple des Tanaim de Samarie. Ces derniers étaient des cabalistes de la même École que l’apôtre Jean.

Souvent considéré comme imaginaire, ce nom comme celui de Thot-Hermès a probablement désigné par la suite une corporation de mages au cours des siècles en constituant un groupe de simonistes . Les simoniens comme les pythagoriciens, dont un des plus grands représentants fut Apollonius de Tyane, méprisaient les richesses et les plaisirs de ce monde.

Simon était un mage important mais la légende et les besoins impérieux de donner un poids à la christianisation naissante en on fait un personnage vénal cherchant à acheter des pouvoirs spirituels à Pierre l’apôtre. C’est là une marque supplémentaire du christianisme des premiers siècles qui cherchait à amoindrir la puissance du paganisme, principal obstacle à son épanouissement. De là est venu le terme de simonie.

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Détail de la fresque de Filippino Lippi Simon le Mage et Saint Pierre

Mais Simon était bien plus qu’un simple magicien. Il connaissait la tradition hermétique suivant ainsi une filiation millénaire. Lorsqu’il disait être Dieu le Père    il ne faisait que suivre les traces du Christ, faisant ainsi référence à la Divinité qui est en chacun de nous. Simon était un cabaliste de haut niveau un Adepte qui voyant que l’Eglise commençait à travestir les Enseignements sacrés cherchait, quant à lui, à instaurer une autre « religion » celle de la Doctrine Hermétique dans une version accessible à tous. Aujourd’hui on sait que Simon le Magicien fut aussi connu sous le nom de Sa ül ou Paul.

Carpocrate

On connaît Carpocrate par Clément d’Alexandrie et en fait peu de choses nous sont parvenues sur ce mage qui semble avoir suivi de très près la doctrine Pythagoricienne. Pour lui, le monde fut crée par des anges inférieurs et le but de l’homme est de parvenir à remonter de vies en vies le chemin de l’évolution, en se perfectionnant à chaque fois. On croit savoir qu’il eut pour fils Épiphane qui suivit l’enseignement de son père et qui mourut jeune a 17 ans.

Cérinthe

Irénée fut le premier à parler de lui. Originaire d’Antioche comme Satornil où il résida pendant quelque temps à l’époque de Domitien, il fut le disciple direct de Simon le Mage et mage lui-même. Il pensait que le Christ s’était incarné dans le corps de l’Initié Jésus au moment du Baptême c’est-à-dire à un certain niveau d’Initiation. Pour lui le Dieu des Juifs n’est qu’un ange inférieur duquel procéda la création de l’homme, conception parfaitement conforme à la Tradition. Il enseignait, comme les principaux mages de son temps, la Doctrine hermétique et la Théurgie.

Aujourd’hui Cérinthe et d’autres Initiés comme lui, sont considérés comme de faux docteurs de la Loi, hérétiques, dont le discours n’est que divagation sectaire. Or, il faut savoir que ces hermétistes se sont battus contre le christianisme dogmatique qui imposait ses idées préconçues. Ils essayèrent de démontrer que la divinité du Christ était conforme à la Sagesse antique et non pas limitée aux conceptions chrétiennes naissantes.

Ménandre de Samarie (1er siècle)

Ne pas confondre avec Ménandre le poète qui vécut au IVe siècle.

Pour lui tout comme pour son maître Simon le Mage, le monde fut crée par des anges, comme le mentionne du reste la Doctrine secrète. Il s’établit à Antioche, ville dans laquelle il attira de nombreux disciples. Un des plus célèbre fut Satornil qu’il faut distinguer du poète grec du même nom. Ménandre était aussi un grand Magicien. De nombreux auteurs le désignent ainsi. Irénée dit de lui :

Le successeur de Simon fut Ménandre, un Samaritain de naissance, qui atteignit les plus hauts sommets de la Science de la Magie.

Nous pouvons constater que, fidèle à son Maître, il acquis de nombreux pouvoirs qui ne se justifiaient que par une pratique assidue des Lois propres à la Théurgie. Souvent décriés par les chrétiens de l’époque, ces pouvoirs étaient en fait identiques à ceux qui sont décris par le Nouveau Testament dans la vie du Christ. On a caché sous cette « exception divine » ce qui fut connu depuis toujours par ceux qui pratiquent la Théurgie, comme l’expression des Lois universelles.

En diabolisant ainsi les mages païens (sous prétexte qu’ils ne suivaient pas le canon de l’Église et donc que seuls « les miracles » venaient de ceux qui étaient dans le courant de chrétien) on les rangea peu à peu au rang persona non grata. Pourtant le Christ Lui-même démontrait ces Lois et Principes universels au même titre que les Mages authentiques, comme Simon le Magicien et ses suiveurs.

Les disciples de Ménandre recevaient le Baptême (ou Initiation) qui permettait de « ressusciter ». Là encore les choses furent mal comprises car ce mage voulait démontrer ainsi que la « résurrection » représentait le passage des ténèbres dans lesquelles nous nous trouvons, à la compréhension et l’application des Lois universelles de la Magie pour parvenir à l’Éveil de la conscience.

Satornil ou Saturnin

Disciple de Ménandre. Il a enseigné à Antioche où il fut actif de 100 à 130. C’est dans cette ville qu’il rencontra l’apôtre Jean. IL pensait que le monde avait été crée par 7 anges supérieurs les Archontes, qui avaient formé la race humaine imparfaite. Ce en quoi il se rapproche lui aussi de la Tradition en ce qui concerne la Création de l’homme.

Basilide (dit le gnostique – IIe siècle)

Basilide était un élève de Satornil il transmis la doctrine de ce dernier à Antioche et à Alexandrie au début du IIe siècle, mais il se disait aussi disciple de l’apôtre Matthieu tout autant que de Glaucias disciple de Pierre. Irénée dit qu’il enseigna à ses élèves l’usage des images, d’invocations et d’évocations et de tout autre sorte de magie. Il prêchait la réincarnation des âmes et le fait que les hommes sont responsables de leurs actions présentes ou passées (vies antérieures).

Égyptien de naissance il enseigna de 125 à 155 à Alexandrie et fut en cela un des premiers maîtres gnostiques. Il fut l’auteur de 24 livres d’exégèse de l’Écriture sorte de synthèse des enseignements recueillis par les disciples de Simon le Magicien. Mais ses idées furent principalement connues par son disciple et fils Isidore et par l’école qu’il forma. Les Pères de l’Église le considéraient comme un hérétique malfaisant. C’est Eusèbe qui nous dit que ses 24 volumes sur l’interprétation des Evangiles furent brûlés. L’humanité fut ainsi privée d’une connaissance extraordinaire sur le véritable Enseignement du Christ. Basilide place au dernier rang le Dieu des Juifs, qu’il refuse d’admettre comme Dieu Unique. Il affirme que ce dieu n’est qu’un des anges créateurs, ce qui correspond tout à fait à l’Enseignement de la Doctrine secrète.

A suivre …

MAGIE ET POUVOIR DU MOT

 18/06/2016

Dès que l’homme fut doué de parole il commença à nommer les choses tout en s’apercevant que les mots et les noms revêtaient une importance toute particulière. Du reste, aujourd’hui encore, de nombreuses sociétés font intervenir des consultants afin de les aider à utiliser le « bon nom » pour leur enseigne. Les numérologues connaissent très bien cette technique qui consiste à analyser un nom afin d’en traduire l’influence sur une personne ou une chose. Mais au-delà des mots, le son et le verbe ont une influence réelle et bien plus importante encore. C’est ce que nous allons essayer d’entrevoir.

Faits historiques

Magie et pouvoir du mot
Montmartre de nuit

En prenant l’habitude de vivre dans un monde qui s’éloigne de plus en plus de l’humain et de la nature, notre société a perdu une partie de son âme, de ce qui la reliait aux courants universels sur lesquels les Anciens basaient leur structure sociale.

Ainsi, les noms de lieux désignaient toujours leur emplacement par rapport à la situation géographique ou à une quelconque influence stellaire : la ville de Lugdanum sous l’influence du dieu Lug est devenue Lyon ; le Mons Mercore le Mont de Mercure est devenu Montmartre ; Dunkerque (Nord), du moyen néerlandais dune, colline, et kerke, église etc… (Cf. Thot-Hermès – Les origines secrètes de l’humanité de G. Delaage – Ed . Moryason).

Le fait de donner un nom permettait bien sûr de désigner, mais surtout de relier la personne, le lieu ou l’objet à une histoire, à une signification. Ainsi le nom devenait l’empreinte, le sceau qui imprimait un courant de force une vibration particulière à ce qui était désigné. Cela bien entendu se fait encore de nos jours mais avec beaucoup moins d’intention donné aux choses, hormis le prénom que l’on va offrir à l’enfant « parce qu’il sonne bien » ou qu’il est « agréable » ou « tendance »…Dans l’Antiquité le nom représentait une force réelle que l’on prononçait parfois avec respect surtout s’il s’agissait des choses saintes ou sacrées.

Les premiers Pères de l’église influencés par les traditions du moyen Orient, savaient très bien que les noms n’étaient pas donnés par simple convention, mais qu’ils renferment une puissance et ont un lien secret avec les choses. Origène (185 – 254) lui-même –élève du grand Ammonios Saccas- disait que les noms doivent être prononcés dans leur langue originale car c’est de la vibration et du son qu’émane l’influence et que lorsqu’on les traduisait ils devenaient inopérants.

 

La vertu du signe

Il disait encore que les noms ne sont pas donnés au hasard mais qu’ils ont une relation mystérieuse avec les choses elles-mêmes et qu’ils doivent être utilisés avec prudence. Pline nous rapporte que dans la Rome antique on scellait par un cachet le nom de la divinité protectrice Angerona dans sa bouche. Johannes Reuchlin (1455 – 1522) dans son ouvrage De arte cabalistica mentionne les Platoniciens qui, en utilisant le nom par la voix lui donnait vie comme un être né de la pensée.

Magie et pouvoir du mot
Origène

L’auteur, du XIXe siècle P. Christian, qui écrivit Histoire de la Magie et L’homme Rouge des Tuileries, dit que les mots que prononcent les individus, aussi bien que les noms qu’ils portent influencent leurs évènements futurs :

Lorsque notre âme (mental) crée ou évoque une pensée, le signe représentatif de cette pensée se grave sur le fluide astral, qui le reçoit, et qui est, pour ainsi dire, le miroir de toutes les manifestations de l’Être. « Le signe exprime la chose; la chose est la vertu du signe. Prononcer un mot, c’est évoquer une pensée et la rendre présente; le pouvoir magnétique de la parole humaine est le commencement de toute manifestation dans le Monde Occulte. Prononcer un Nom, c’est non seulement définir un Etre (une Entité), mais le placer sous l’influence de ce nom, le condamner, par la force de l’émission du mot, à subir l’action d’un ou de plusieurs pouvoirs Occultes.

Les choses sont, pour chacun de nous, ce qu’il les fait en les nommant. Le Mot ou la parole de chaque homme est, sans qu’il en ait conscience, une bénédiction ou une malédiction ; c’est pourquoi notre ignorance actuelle sur les propriétés et les attributs de l’idée, aussi bien que sur les attributs et les propriétés de la matière, nous est souvent fatale. Oui, les noms et les mots sont bénéfiques ou maléfiques ; ils sont, dans un certain sens, nocifs ou salutaires, selon les influences cachées que la Sagesse Divine a liées à leurs éléments, c’est-à-dire aux lettres qui les composent, et aux nombres qui correspondent à ces lettres. (Cf. P. Christian – Histoire de la Magie Ed. Trédaniel)

Magie et pouvoir du mot

On ne peut qu’aller dans le sens de cet auteur lorsqu’on songe au pouvoir des lettres hébraïques dans certains rituels magiques ou bien encore du sanscrit dans certains textes sacrés. Chaque lettre possède une signification occulte et chacune est la cause et l’effet d’une cause précédente et leur interaction produit des effets magiques.

Les voyelles, surtout, contiennent les pouvoirs les plus occultes et les plus redoutables. Mais il est vrai aussi que le mot, la parole donc le verbe, la voix dans la vie ordinaire, possède une influence incontestable lorsqu’elle est prononcée avec une intention ferme emplie de volonté inflexible. Chacun peut le tester dans toute pratique d’autosuggestion pour ne prendre que l’exemple le plus banal.

Cette puissance du verbe et de la parole est aussi connue des peuplades indigènes dans certaines régions du monde qui, initiées à certaines techniques gutturales en modulant des sons stridents, parviennent à fasciner des fauves prêts à bondir et à les dévorer.

Un proverbe arabe dit : La parole est une pierre, une fois lancée rien ne l’arrête ! Certaines psalmodies ou chants entonnés dans des groupes religieux d’Asie ou encore chez les soufis d’Afghanistan permettent par la mélopée continue de pénétrer dans une transe mystique qui conduit le pratiquant à des extases profondes et à d’authentiques révélations.

Les Anciens égyptiens, dans les temples de la Vallée du Nil connaissaient parfaitement ces pratiques qu’ils utilisaient grâce à leur connaissance de l’authentique Doctrine hermétique. Pharaon était le maître de la Parole et son nom revêtait la toute puissance lorsqu’il était prononcé.

Magie et pouvoir du mot
Assemblée de soufis

Bien avant eux, les Babyloniens voyaient dans le nom une part de la personnalité du dieu invoqué. Connaître et prononcer son nom avec la formule exacte, c’était forcer le dieu à agir dans le sens désiré.

A l’instar de Jean l’Évangéliste les Textes égyptiens affirmaient qu’au Commencement était le Verbe. Les véritables Noms des Dieux étaient cachés et seuls certains initiés avaient accès à leur connaissance.

Sous l’Ancien Empire au IIIe millénaire le clergé du Dieu Pthah conçut un système cosmogonique qui déclarait que l’Univers fut crée par le Verbe divin. Le Grand Thot-Hermès dans le Corpus Hermeticum va encore plus loin lorsqu’il parle des Grecs :

Car les Grecs ô roi, n’ont que des discours vides, bons à produire des démonstrations : et c’est là en effet toute la philosophie des Grecs, un bruit de mots. Quant à nous nous n’usons pas de simples mots, mais des sons tous remplis d’efficace.

C’est ce Dieu, un des plus grands du panthéon égyptien, qui transmit tout ce qui fut à l’origine du son (Verbe) et à son utilisation magique avec sa projection dans la matière : l’écriture. (Cf. Thot-Hermès –Origines secrètes de l’humanité de G. Delaage Editions Moryason)

Magie et pouvoir du mot
Le Dieu Thot

Le Golem

Ce pouvoir du son, au-delà des aspects théoriques, présente bien sûr une application hautement pratique. Au Xe siècle un rabbin aurait crée, grâce à des formules kabbalistiques et par conséquent à l’utilisation du son, une femme d’argile qui était sa servante. Cela nous conduit inévitablement à un aspect très particulier de la Magie appelé Élémentaires dont le plus célèbre exemple historique fut celui du Rabbin Jehouda Loew Ben Bezalel dit le Maharal (1526 – 1609) de Prague, dont la famille était originaire de Worms où vivait le grand Rabbin Eleazar théurge et kabbaliste de renom.

Loew, ami de Tycho-Brahé le célèbre astronome, a marqué l’histoire en créant un Golem (être d’argile vivant) ce qui fut attesté par plusieurs témoins de son temps. D’après la tradition kabbalistique, un Golem doit être crée selon des modalités précises pétrit dans de l’argile rouge conformément aux indications du Créateur qui agit de même en donnant vie à Adam (voir La Genèse).

Magie et pouvoir du mot
statue du rabbi Loew à Prague

La confection de cette « statue » doit avoir l’apparence d’un enfant de dix ans. Le kabbaliste, après avoir procédé à l’opération magique, écrit sur le front de sa créature EMETH qui signifie « vie ». Par la puissance du mot le Golem prend vie et devient complètement soumis aux volontés de son créateur. Le fait est que, lorsque ce Golem est crée, son maître doit obligatoirement avoir décrété, selon un procédé magique, l’heure et le jour de la mort de son serviteur.

Il s’agit alors (entre autres pratiques) d’effacer la première lettre E du mot EMEATH qui se transforme alors en MEATH signifiant « mort ». Le Golem est alors instantanément privé de vie et devient une simple statue.

Le Rabbi Loew se servait donc de sa créature pour remplir des tâches domestiques et l’aidait à diverses fonctions pratiques dans le cadre de la synagogue durant la semaine. La samedi il l’enfermait. Après plusieurs années passées, un jour, alors que Loew officiait dans la synagogue en présence de centaines de fidèles, on entendit une des portes séparant la synagogue des appartements du rabbin être secouée d’une manière violente.

Tout à coup le Golem surgit devant les yeux horrifiés de l’assistance, brisant tout sur son passage. Loew se précipita alors sur lui effaçant de son front le E du mot Emeath pour en faire Meath (mort). La créature s’effondra alors terrassée. Ses restes seraient encore enfouis dans la synagogue mais cela fait probablement partie de la légende.

Le pouvoir de Dieu

Cette puissance du nom donné à une créature artificielle pour la rendre vivante est connue de toute antiquité et même encore les mages utilisent de pareilles Élémentaires pour les aider dans le cadre de travaux domestiques ou autres services. Dans l’Antiquité certains mages utilisaient les mêmes procédés en faisant parler des statues, des objets ou encore des piliers.

Il est bien évident que, dans le cadre des Lois propres à la Théurgie de pareilles pratiques ne sont envisagées que si le praticien est imprégné d’intentions pures dans le sens de la maîtrise de lui-même et de l’observance des Principes et Lois universelles. Dans le cas contraire des intentions malsaines et égoïstes n’auraient pour but que de déclencher la punition inexorable du Karma.

Magie et pouvoir du motDans son magnifique ouvrage La clé de la Kabbale (Editions Moryason), le Grand Adepte Franz Bardon présente la technique permettant d’utiliser la puissance des voyelles pour parvenir à ce que d’aucun qualifierait de « miracles».

En effet les exercices pratiques qu’Il propose (après avoir étudié et expérimenté tous les exercices durant de longues années, dans ces deux précédents ouvrages) permettent à l’étudiant d’avoir une maîtrise totale sur tout ce qui l’entoure dans la perspective d’une plus grande évolution spirituelle. Les mots qu’emploie Franz Bardon se passent de commentaires :

…un véritable kabbaliste doit être uni a Dieu, être un individu qui a réalisé Dieu en lui-même et qui, en tant que Dieu incarné, use du Langage Universel ; ainsi crée-t-il dès lors qu’il parle et au moment même où il le fait, et quelque soit la Sphère où il veut créer, cette création se fera. (…) C’est pourquoi un Kabbaliste authentique ne violera pas les Lois de l’Harmonie, car il représente –dès qu’il parle- la Divinité. Si donc il agissait à l’encontre de ces Lois, il ne serait pas un Kabbaliste mais un générateur de chaos. Ainsi, selon l’hermétisme, un Kabbaliste ou un Théurge est, dans sa vie physique, une représentant sur Terre du Dieu Infini et tout ce qu’il dit, dans le Langage Originel, en tant que Dieu Manifesté, se réalise car il a le même pouvoir que le Créateur, que Dieu. (Cf. La clé de la kabbale p.22)

C’est en ce sens que tout individu sur le Chemin de la recherche du Soi, doit bien garder en mémoire qu’il est uni au Tout et particulièrement à la structure psychique mentale et spirituelle du Logos solaire au sein duquel il existe. Il doit, dans ce contexte, trouver la note de sa personnalité et la note sur laquelle vibre l’Être intérieur. Cette note, ce mot, fera de lui un créateur intelligent et conscient au coeur même de la Création.

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