10/02/2009
Après avoir survolé l’étude des peuples ibériques, nous allons maintenant aller au-delà des mers pour rejoindre les rives de l’Amérique Latine. Les Atlantes, à l’origine, ont été les dispensateurs de connaissances auprès de nombreux peuples. On peut même dire que les grandes civilisations qui ont peuplé l’Amérique, l’Europe, l’Afrique et même l’Inde ont bénéficié de la culture atlante avant que celle-ci ne dégénère, comme nous l’explique Platon dans le « Timée ».
Les Mayas
Quand les Conquistadores entrèrent en Amérique Latine, ils firent couler des torrents de sang et détruisirent des documents inestimables pour l’histoire de l’humanité. Fort heureusement, il subsiste des codex qui ont échappé à cette destruction, mais il n’en reste que trois pour la civilisation maya. Ces codex, mal déchiffrés, ne nous permettent pas d’affirmer grand chose sur une quelconque catastrophe.
En revanche, le calendrier des Mayas est extraordinaire et surprenant par sa précision. Il n’est pas possible de donner ici de plus amples précisions à ce sujet ; toutefois, une date importante est mentionnée sur ce calendrier et cette date correspond avec la chute de l’Atlantide. Même s’il ne reste de leur tradition que ces trois codex, il subsiste encore le livre sacré des Mayas du Guatemala : le Popol Vûh.
Cet ouvrage, très complet, donne beaucoup de précisions sur l’origine de notre humanité et plus particulièrement sur le caractère d’une catastrophe qui est sans doute celle qui détruisit l’Atlantide.
Il dit qu’on entendait dans les hauteurs célestes le bruit des flammes, que la terre trembla et que des objets se révoltèrent contre l’homme, une pluie d’eau et de goudron descendit sur terre. Les arbres se balançaient, les maisons tombaient en pièces, les cavernes s’effondraient et le jour devint nuit noire.
Nous retrouvons là la même description faite par d’autres auteurs, d’autres traditions, de par le monde. Le Chilam Balam du Yucatan affirme qu’à une époque très éloignée, la terre maternelle des Mayas fut engloutie par la mer, tandis que se produisaient des tremblements de terre et des éruptions terribles.
Les Aztèques
On ne peut ignorer l’importance que les prêtres aztèques donnaient aux pays de l’Est, d’où l’existence de Quetzalcoalt, le serpent à plumes, porteur de la civilisation. Les Incas croyaient en Viracocha, dieu venu vers eux directement de l’Est. Dans son ouvrage, Les secrets de l’Atlantide, Andrew Tomas dit :
Les Olmèques, prédécesseurs des Aztèques, pourraient avoir été des sujets de l’empire atlantéen. Lorsque les archéologues éprouvèrent des difficultés à établir l’âge de la pyramide de Cuicuilco, aux abords de la ville de Mexico, ils firent appel aux géologues puisque la moitié de la structure était recouverte de lave solide. Deux volcans se trouvaient à proximité et l’on devait naturellement se poser la question : « Quand l’éruption avait-elle eu lieu ? »
Tout comme les pyramides, des sphinx ont été retrouvés dans le Yucatan ; ils y sont reproduits en style maya. De nombreux atlantologues sont d’avis que l’emblème de la croix nous vient de l’Atlantide car il a été vénéré dans toutes ses présumées colonies.
Selon Flavius Josèphe, l’historien juif du Ier siècle, Nemrod aurait construit la Tour de Babel pour avoir un refuge en cas de deuxième Déluge. Le chroniqueur mexicain Ixtlilxochitl nous transmet l’argument parallèle qui amena les Toltèques à construire des pyramides.
Les Toltèques
Ce peuple habitait au Mexique. Nous ne savons pas grand chose sur lui, sinon certains textes qui nous ont été rapportés, dont celui de Ixtlilxochitl. Il dit :
Lorsque les hommes se multiplièrent, ils construisirent un très haut zacuali qui est aujourd’hui une très grande tour afin qu’ils puissent y trouver refuge dans le cas ou le deuxième monde serait à son tour détruit… Mais les Dieux furent offensés par cet orgueil et lancèrent le feu du ciel sur la tour et les travailleurs furent tués en grand nombre. C’est pourquoi la pyramide de Cholula ne fut pas achevée.
Voici donc exprimée, à travers les différents textes que nous venons de voir, la constante à travers toutes les traditions occidentales et américaines. Ceci, bien sûr, est vu en un vaste tableau synoptique, mais il n’en reste pas moins vrai que d’autres civilisations traitent du même sujet. Les Toltèques (pour ne citer qu’eux), donnent les mêmes détails sur la chute de l’Atlantide et ce que nous appelons en Occident la Tour de Babel. La similitude est frappante !
Des souvenirs sur l’Atlantide à travers le monde
En abordant cette étude, il apparaît que le souvenir de l’Atlantide n’a vécu que dans les grandes civilisations disparues. Cela est faux, et de nombreux ethnologues ont constaté que des tribus vivant à travers le monde rapportent les mêmes faits sous des noms différents.
Nous ne pouvons pas tout citer, mais nous savons par exemple que les Indiens installés sur le cours intérieur du fleuve Mackenzie au Canada affirment qu’une vague de chaleur insupportable se déversa sur leur pays arctique pendant le Déluge et que, soudain, un froid glacial aurait succédé a cette chaleur.
Cela rejoint en tous points les dernières découvertes scientifiques émises au sujet du brusque changement atmosphérique qui sévit sur notre planète il y a à peu près 11.000 ans.
Pour rester en Amérique du Nord, il est bon de parler de la tradition orale véhiculée par les Algonquins, qui vivaient entièrement dans la zone des vents d’Ouest. Ils disent que leur Dieu et Héros Minabozho s’est jeté dans la mer, qui s’est mise à déborder et qui a submergé les terres.
Il semblerait qu’ici, on ait une idée d’un quelconque corps céleste qui serait tombé en plein cœur de l’actuel Océan Atlantique. Les Arawaks en Guyane, dans le nord du Brésil et en Colombie, possèdent la même « légende ». Leur bon Dieu Sigoo aurait sauvé l’humanité du Déluge. Toutes ces traditions se recoupent au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest.
En conclusion de cet aspect des anciennes traditions relatives à l’Atlantide, il est utile de présenter certains faits retraçant aussi l’histoire de l’Asie. Le Mahabaratha de l’Inde raconte comment Brahma apparut sous forme de poisson devant Manou, père de la race humaine, pour le sauver du Déluge.
Martinus Martini, missionnaire jésuite qui travailla en Chine au XVIIème siècle, parle dans son Histoire de la Chine de très vieilles chroniques évoquant un temps où le ciel commença soudainement à décliner vers le Nord.
Les planètes, le Soleil et la Lune changèrent leur cours après un bouleversement de la planète Terre. C’est là une indication d’une secousse de la terre qui expliquerait les phénomènes astronomiques décrits dans les documents chinois.
Cela rejoindrait les conclusions actuelles de la science disant que la Terre s’est déplacée de son pôle magnétique et géographique il y a près de 11.000 ans. Voilà donc un survol rapide de ce que les archives de l’humanité ont pu nous restituer.
Il est toujours intéressant de confronter les traditions, de reconsidérer les problèmes sous un angle nouveau. Notre monde n’a pas encore perdu toute sa mémoire. Les reliques d’un lointain passé sont toujours présentes et c’est une étude comparative qui permet de faire le point pour s’assurer enfin que les hommes ont une histoire commune, qu’ils n’ont pour différences que celles qu’ils ont voulues eux-mêmes se donner et que, par conséquent, il existe un lien indestructible entre tous : c’est la fraternité, au-delà des contingences sociales et matérielles.
Après ce bond, cette échappée dans le temps, nous allons maintenant, forts de cette connaissance de la grande catastrophe atlante vue par les Anciens, revenir un peu plus près de nous en examinant rapidement les idées de quelques chercheurs des siècles qui nous ont précédés, qui se sont acharnés à démontrer que l’Atlantide est une réalité.
Ces hommes n’avaient évidemment pas les éléments d’informations dont nous disposons aujourd’hui, mais nous verrons que malgré cela, leurs déductions furent logiques et leurs travaux utiles à nos recherches scientifiques actuelles. Nous serions tentés de dire, presque comme dans conte : « et les siècles passèrent, et les hommes vivaient dans l’ignorance. »
Des atlantologues de qualité
En ce qui concerne l’Atlantide, c’est un peu comme cela qu’il faudrait voir les choses. Évidemment, des chercheurs du début de l’ère chrétienne s’intéressèrent au continent disparu, mais aucune étude rigoureuse ne fut entamée pour prouver quoi que ce soit. Du reste, l’époque ne s’y prêtait pas, et seuls ceux qui pouvaient entreprendre quelques investigations dans ce domaine étaient instruits secrètement dans les Écoles de Sagesse.
A titre de curiosité, nous allons maintenant présenter l’histoire de ce passé récent où ces hommes entreprirent des recherches qui souvent avortèrent. Des hommes qui, comparativement au temps écoulé depuis la disparition de l’Atlantide, ne sont pas si loin de nous. D’étranges thèses ont parfois été soutenues.
En 1533, l’Espagnol Gomora affirmait que l’Atlantide n’était autre que l’Amérique. Cela venait certainement du fait que la découverte du Nouveau Monde enflammait bien des imaginations. Une recherche plus sérieuse fut effectuée en 1665 par le père jésuite Athanase Kircher qui voyait dans les Açores, les plus hautes montagnes de l’Atlantide, englouties dans la mer. Cette hypothèse est reprise aujourd’hui par certains explorateurs.
Pallas, quant à lui, conformément aux recherches érudites qu’il entreprit, affirmait que les plaines de Russie formaient autrefois un océan. Aussi trouve-t-on aux environs du Syfran, sur la Volga, des ossements d’éléphants, de buffles, de rhinocéros, ainsi que des ossements humains monstrueux.
Il tendait de démontrer par là qu’un gigantesque cataclysme s’était produit sur notre planète quelques milliers d’années auparavant. Un autre chercheur émérite, Ignatius Donnelly, dans son ouvrage intitulé Atlantide, monde antediluvien, expose avec ardeur ses découvertes sur le continent disparu. Ses arguments, aujourd’hui, semblent bien minces.
Toutefois, il faut rendre justice à cet atlantologue, en raison des faibles moyens dont il disposait pour obtenir de meilleurs résultats. Le Suédois Rudbeck publia quatre volumes pour soutenir que l’Atlantide devait se situer dans la presqu’île scandinave.
Ces quatre tomes ne formaient que l’introduction d’un travail plus important encore. Comme par un coup du sort, le manuscrit disparut dans l’incendie d’Upsal en 1709. Inutile de dire que l’auteur mourut presque aussitôt de chagrin.
Le naturaliste et écrivain Français Buffon (1707-1788) fit des recherches comparatives sur la géophysique dans son Histoire Naturelle, puis dans Les Époques de la Nature. Delisles de Salles allait chercher l’Atlantide dans le Caucase en raison des informations apportées dans la Bible. Pour l’Allemand Bock, l’Atlantide devait être découverte en Afrique du Sud. Cet homme s’acharna toute sa vie à tenter de démontrer sa thèse…
En 1779, Bailly – futur maire de Paris pendant la Révolution – localisait l’Atlantide au Spitzberg, mais il dut interrompre ses recherches en raison de ses engagements politiques. Les années passèrent, et quarante ans plus tard, deux hommes, Latreille et Bartoldi, affirmèrent qu’ils avaient localisé l’Atlantide en Grèce !
En 1855, Jacob Kruger reprend l’hypothèse américaine, et revoilà donc l’Atlantide présentée en terre ferme et non plus en continent disparu. Ce sont encore des personnalités telles que Saint-Yves d’Alveydre (portrait), Richard Simon, Fabre d’Olivet (dans son Histoire philosophique du genre humain) et même Chateaubriand qui reprennent le flambeau et qui apportent toutefois des informations très importantes sur le sujet.
A la fin du XIXe siècle, les chercheurs commençaient à s’acharner et à démontrer ouvertement ce qu’ils avaient découvert. Dès lors, commença à bouillonner dans les milieux scientifiques les premiers véritables travaux qui furent entrepris sur ce que les Anciens nommaient « l’Ile de Poséidon ». Les explications devenaient donc de plus en plus précises, mais toujours incomplètes. En 1874, Berlioux, dans son ouvrage sur les Atlantes dit :
L’Atlantide devrait être placée en Afrique du Nord. Un tremblement de terre aurait submergé le pied de l’Atlas et la légende, parvenue jusqu’à Solon, aurait fait de ce tremblement de terre, un cataclysme ayant anéanti l’Atlantide.
Cette hypothèse, pour le moins alléchante, fut reprise en 1893 par l’Allemand Knotel. Plus tard, deux autres Allemands, Borchardt et Hermann, soutinrent que c’était en Tunisie, dans la région des Chotts, qu’il fallait chercher l’Atlantide.
La liste pourrait être encore longue, et si les lecteurs s’intéressent plus particulièrement à ces auteurs du passé, ils peuvent se procurer un ouvrage important aux Editions Payot : L’Atlantide, par Alexandre Bessmertny, qui rassemble avec luxe détails les travaux de ces différents chercheurs qui ont ouvert la voie de l’atlantologie.
Vous avez pu le remarquer, les idées émises sont tantôt invraisemblables, tantôt farfelues ou incohérentes. Aujourd’hui, notre technologie, nos connaissances scientifiques ouvrent un horizon nouveau pour entreprendre une recherche. Il faut dire que les scientifiques et l’armée des super-grands savent à quoi s’en tenir sur l’Atlantide, en raison des missions très secrètes qui ont été envoyées de part et d’autre, pour explorer les fonds sous-marins de l’Océan Atlantique. Mais nous n’en sommes pas là.
Nous verrons, dans le prochain article comment l’Atlantide est redevenue une réalité pour le monde moderne, avec des études très précises entreprises depuis le début du siècle dernier par des scientifiques de renom. Il faut toutefois ouvrir une parenthèse, c’est cette opiniâtreté des chercheurs du passé qui a permis aujourd’hui d’avancer vers cette réalité. Ce sont leurs erreurs, leurs faux-pas, qui nous ont conduits à remembrer cette terre au cœur de l’Océan Atlantique. Et la recherche ne fait que commencer.
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