06/11/2016
Apollonius de Tyane le magicien ou Apollonius le Tyanéen, vécut au premier siècle de notre ère. C’était un être d’une extraordinaire beauté et sa connaissance était colossale d’après les dires de ses contemporains. Il était reçu partout et recevait la faveur des rois comme la reconnaissance des plus humbles.
Il voyageait sans cesse et tentait de réformer la société de son temps par un Enseignement secret qui était en fait la Science des Sciences, l’Hermétisme. Il était un Maître de Sagesse, un Adepte de Lumière.
Partout où il allait, dans quelque pays qu’il visitait, il parlait aux foules et on l’écoutait car il soignait à la fois l’âme et le corps. Certains historiens l’ont même confondu avec le Christ Lui-même. Lorsqu’il arrivait dans une ville qu’il ne connaissait pas, il haranguait les foules et énonçait, sous forme de parabole des vérités premières.
On le disait magicien et thaumaturge et il l’était réellement. Son disciple Damis écrivit sa biographie et bien que les faits qu’il rapporte soient parfois extraordinaires, on peut supposer que la personnalité d’Apollonius était bien plus fantastique encore que la narration de son biographe. Il était pythagoricien et dispensait son enseignement à de nombreux élèves.
Apollonius de Tyane le Magicien, Maître de Sagesse, insistait toujours sur la qualité des sentiments humains et sur le véritable art de vivre sur cette Terre pour être plus proche encore du Dieu Intérieur et des Lois de l’Univers. A l’instar des « Gymnosophistes », il prônait le non attachement et incitait ses auditeurs et disciples à ne regarder que la perfection du caractère et la fraternité humaine. Il était très riche de naissance, mais donnait largement de ses richesses.
Il disait que tout être humain ne peut vivre isolé et que nous avons tous besoin les uns des autres. Ce qui fait notre malheur est que nous nous enfermons dans l’égoïsme qui est le pire des cloisonnements de l’Âme. Le récit qui va suivre est très significatif de la façon dont fonctionne l’être humain depuis des millénaires, et plus encore aujourd’hui.
Son biographe Philostrate, nous raconte une anecdote assez étonnante, pleine d’enseignements qui se déroula un jour alors qu’il sillonnait la Grèce. Laissons-lui la parole :
« Un jour, à Éphèse, étant dans une des ombreuses allées qui entourent la ville, Apollonius expliquait à ses auditeurs comment on doit s’aider les uns les autres. Plusieurs moineaux étaient perchés sur un arbre voisin, immobiles et silencieux. Soudain, un autre moineau parut, qui se mit à gazouiller comme s’il annonçait quelque chose. Tous alors se mirent gazouiller, en s’élançant a sa suite.
Les superstitieux auditeurs d’Apollonius, frappés de la conduite de ces moineaux, y cherchaient un présage. Cependant Apollonius continua son sermon. Il expliqua que le moineau venu seul avait invité ses amis a un banquet; un jeune garçon ayant, par suite d’une chute dans un sentier voisin, répandu du blé qu’il portait dans un bol. Ce garçon n’en avait ramassé qu’une partie, puis s’en était allé.
Le petit moineau ayant vu ces grains épars avait immédiatement cherché les autres moineaux, pour les inviter en quelque sorte à ce festin. La foule courut vérifier le fait, puis revint en poussant des cris d’étonnement et d’admiration, tandis qu’Apollonius ajoutait :
« Vous voyez combien les moineaux s’entraident, combien ils partagent volontiers leurs biens. Et voila ce que les hommes n’approuvent pas. Bien plus, si on voit un homme partager ses biens avec ses frères on le taxe d’extravagance de prodigalité, et autres noms semblables ; et on appelle flatteurs et parasites ceux qui acceptent un tel partage.
Que nous resterait-il donc à faire en ce cas, sinon à rester chez nous, et, comme des volailles avec l’engrais, nous gaver dans l’ombre jusqu’à en éclater. » (Vie d’Apollonius – IV, 3.)
Avec le coeur