Guillaume Delaage

LE TEMPLE DE SALOMON

 19/03/2016

Le Temple de Salomon a été pendant longtemps une énigme pour les archéologues d’une part et une réalité pour les religions du Livre et certains mouvements philosophiques d’autre part. Tout commença, d’après la légende, en 967 avant J.C avec le roi Salomon qui régnait en Israël. Son père David, l’avait placé sur le trône afin qu’il apportât la paix à son peuple (Salomon ou Shlemo la paix). David avait acquis des matériaux pour construire un temple magnifique à la gloire de l’Éternel afin de conserver la précieuse Arche d’Alliance dans le Saint des Saints. Le Temple de Salomon fut bâti dans l’aire d’Ornan le Jésubien sur la colline de Moria proche de Jérusalem. Les Textes nous rapportent que Salomon fit appel à un très bon architecte pour réaliser son grand projet.

Son cousin Hiram, roi de Tyr lui présenta un de ses sujets prénommé également Hiram et pour le distinguer du prince, on l’appela Abif, c’est-à-dire Hiram l’orphelin ou le fils de la veuve, puisqu’il n’avait pas connu son père. Hiram Abif connaissait tous les secrets de la construction et la Science des sciences dont Dieu avait fixé les règles afin de construire le monde. Il était par ailleurs Maître artisan, sachant utiliser tous les outils dans toutes les techniques de l’œuvre. Il était grand, beau et portait autour du cou un bijou de son père, de forme triangulaire sur lequel était gravé un œil à l’avers, et au revers les quatre lettres sacrés ou Tétragramaton : IOD HE VAU HE !

Le Temple de Salomon
Représentation allégorique d’Hiram

Salomon fut séduit par Hiram et le chargea de construire le Temple qui serait dédié à tous les hommes et non pas seulement au peuple juif, chacun pouvant y venir pour prier à son gré. Aussi ce furent des hommes de tous les pays du monde qui vinrent construire ce magnifique édifice.

Le Temple de Salomon était presque achevé quand Hiram Abif fut la victime d’un meurtre dont les Franc-Maçons honorent aujourd’hui encore la mémoire, clef de voûte de la symbolique. Nous y reviendrons plus loin…Pour comprendre Hiram, il faut plonger au cœur de l’Antiquité dans ce qui était appelé Les Écoles de Mystères, dans lesquelles était dispensé un Enseignement sacré.

Au Moyen-âge, les corporations de bâtisseurs français étaient liées à des franchises qui faisaient d’eux des maçons libres donc « francs ». Mais pour autant l’expression free-mason ou franc-maçon n’est pas en vigueur avant les années 1730, où il est mentionné dans le discours du chevalier de Ramsay.

On peut dire que c’est à cette époque que l’ordre de la Franç-Maçonnerie vit réellement le jour et elle ajouta à son symbolisme l’histoire légendaire du roi Hiram et du temple de Salomon pour le puissant symbolisme qu’elle renfermait.

Le Temple de Salomon a-t-il vraiment existé?

La question qui se pose encore aujourd’hui historiquement, est de savoir si Salomon et son Temple ont réellement existé. D’aucuns nous diront que des vestiges subsistent encore à Jérusalem et que le fameux mur des lamentations en est la preuve tangible. Rien n’est moins sûr. Certes il y eut un Temple à cet emplacement à Jérusalem mais quelle preuve a-t-on qu’il s’agissait bien de celui construit par Hiram ? Malheureusement les datations dans le domaine archéologique n’ont pas permis de corroborer de manière précise les dates des nombreux objets trouvés sous les ruines dans l’aire où était supposé exister le Temple. On pense plutôt aujourd’hui à une construction romaine.

Le Temple de Salomon
Salomon rencontrant la reine de Saba

On ne retrouve nulle part trace du roi Salomon, en dehors de la Bible. La description de son magnifique palais et de sa ville concorde avec celle des contes perses, mais tous les voyageurs de l’époque que ce soit Flavius Josèphe ou encore Hérodote en ignoraient l’existence. Cet érudit, connu comme le père de l’Histoire, ne fait mention de ce personnage pas plus que le grand Platon, initié pendant vingt ans dans les temples égyptiens.

Il est curieux de mentionner que nulle part il est fait état de ce monarque si connu d’après la Bible, si apprécié et si fastueux. Comment se fait-il alors que la construction d’un Temple nécessitant 8 millions d’or de l’époque ait été passée sous silence par les grands historiens, vivant tous dans le même périmètre géographique ? Alors où faut-il trouver l’origine de tout cela ? Quelle est la dimension cachée d’une telle histoire ?

L’Égypte des Grands Mystères

Il faut savoir qu’en ces temps anciens, l’Égypte, la Palestine, Babylone, représentaient des royaumes importants très proches les uns des autres. Et c’est bien sûr l’Égypte qui attire ici notre attention. Il a été mentionné, plus haut, les Écoles de Mystères égyptiennes, dans lesquelles était enseignée la Science des Sciences.

Pour cela il faut envisager un personnage faisant le lien entre la Palestine et l’Égypte : c’est Moïse. Celui-ci fut Initié à la Mystagogie égyptienne et basa les Mystères religieux de la nouvelle nation qu’il fonda, sur les mêmes formules abstraites dérivées du cycle sidéral égyptien, symbolisé par la forme et les dimensions du Tabernacle, qu’il est supposé avoir construit dans le Désert.

Le Temple de Salomon
Moïse était plus connu par les Égyptiens sous son nom véritable : Asarsiph

Moïse avait hérité de la culture égyptienne. Il était prêtre d’Osiris, comme le démontre Fabre-d’Olivet dans son œuvre. Les constructeurs des pyramides (qu’il faut situer bien plus longtemps avant le règne de Khéops – Voir mon livre : « Le Choix atlante ») maîtrisaient l’architecture. Ils étaient parvenus, dans ce domaine, à des connaissances inégalées encore aujourd’hui.

La pyramide synthétise tout en elle-même. Et les Égyptiens des nouvelles dynasties après Mènes, héritèrent de certaines parcelles de ces antiques secrets. Plus tard encore, architectes et  maçons juifs rapportèrent quelques-uns de ces secrets égyptiens et -dit-on- employèrent la mesure de la coudée sacrée, valeur qui fut employée pour la construction du Temple de Salomon, de l’Arche de Noé et de l’Arche d’Alliance d’après la Torah.

Les Juifs tirèrent profit de la transmission de Moïse, grand initié, via les Hébreux. Sur ces données, les grands-prêtres hébreux postérieurs, édifièrent l’allégorie du Temple de Salomon (construction qui n’a jamais réellement existé, pas plus que le Roi Salomon lui-même et la reine de Saba, qui n’est qu’un mythe solaire, tout comme le plus récent Hiram Abif des Francs-Maçons).

Par conséquent, si les mesures de ce Temple allégorique, symbole du cycle de l’Initiation, coïncident avec d’autres constructions sacrées, cela tient à l’Enseignement que Moïse rapporta d’Égypte. Ce pays étant considéré par tous les hermétistes comme le creuset de la Connaissance avec l’Inde, Mère historique.

Hiram et le mythe solaire

Puisque Hiram et Salomon ainsi que le Temple sont des mythes, à quoi celui-ci se raccroche-t-il ? Pourquoi la Franc-Maçonnerie en a-t-elle héritée ? Il vient d’être mentionné l’importance de la mesure chez les Égyptiens. La perfection des temples n’était que l’image extérieure de la perfection intérieure à laquelle on parvient par l’Initiation et le travail sur les métaux en soi. Nous touchons ici à un travail solaire d’alchimique interne, sur lequel repose entièrement le mythe d’Hiram. Voyons plutôt.

L’Hiram biblique, le grand héros de la Franc-Maçonnerie (le « fils de la veuve »), est dérivé du mythe d’Osiris, le Dieu solaire. Le nom de Hiram qui signifie « l’architecte » (« l’élevé »), est un titre qui appartient au Soleil. Tous les Occultistes connaissent les rapports étroits qui rattachent Osiris aux Pyramides, les récits concernant Salomon, son Temple et sa construction, que l’on trouve dans les Livres des Rois de l’Ancien Testament.

Le Temple de Salomon
Représentation imaginaire du Temple de Salomon

Les Francs-Maçons ignorent peut-être le fait que cette dernière allégorie est composée d’après le symbolisme Égyptien et d’après d’autres symbolismes plus anciens encore. Un auteur du nom de Pagon l’explique en prouvant que les trois compagnons d’Hiram symbolisent le cycle solaire. Il dit : «  Les « trois meurtriers », représentent les trois derniers mois de l’année et Hiram représente le Soleil – à partir de son solstice d’été, lorsqu’il commence à décroître – car le rituel entier n’est qu’une allégorie astronomique.

En effet, durant le solstice d’été, le Soleil génère des chants de gratitude de la part de tout ce qui respire. Aussi Hiram, qui le représente, peut-il donner, à tous ceux qui y ont droit, le mot sacré, c’est-à-dire la vie. Lorsque le soleil descend dans les signes inférieurs, toute la Nature devient muette et Hiram ne peut plus donner le mot sacré aux compagnons, qui représentent les trois mois inertes de l’année.

Jadis dans les Mystères mineurs, le troisième degré était employé, tant en Égypte qu’en Inde, et son souvenir se retrouve jusqu’à présent sous le nom de « mort et résurrection d’Hiram Abiff, le « Fils de la Veuve ». En Égypte, ce dernier était appelé « Osiris » et le rite lui-même portait partout le nom de « portail de la mort ».

Le cercueil ou sarcophage d’Osiris, tué par Typhon, était apporté et placé au milieu du Hall des Morts, avec les Initiés rangés tout autour et le candidat placé à côté. On demandait à ce dernier s’il avait participé au meurtre et, en dépit de sa réponse négative, après diverses épreuves très pénibles, l’Initiateur feignait de frapper à la tête avec une hachette : il était renversé, enveloppé de bandages comme une momie et on pleurait sur lui. Puis venaient les éclairs et le tonnerre, le supposé cadavre était entouré de feu et, enfin, il était rappelé à la vie.

Le programme des Mystères

C’est sur cette connaissance qu’était fondé le programme des MYSTÈRES et de la série des Initiations. Chaque disciple prenait pour référence la construction de la Pyramide, qui était l’archive muette et éternelle, symbole indestructible de ces Mystères et de ces Initiations sur Terre, comme l’est dans le ciel la correspondance des étoiles et des mondes lointains. Le cycle de l’Initiation était une reproduction en miniature de cette grande série de changements cosmiques, à laquelle les astronomes ont donné le nom d’Année Tropique ou Sidérale.

Le Temple de Salomon
La leçon de l’Egyptien. Tiré du livre « La Lumière sur le Royaume  » d’Alexandre Moryason

De même qu’à la fin du cycle de l’Année Sidérale (25.868 ans), les corps célestes reviennent aux positions relatives, qu’ils occupaient à son début, de même, à la fin du cycle de l’Initiation, l’Homme Intérieur a regagné l’état primitif de pureté et de Connaissance divines, d’où il est parti pour entreprendre son cycle d’incarnation terrestre.

Le symbolisme où Hiram Abiff était vraiment tué, a survécu, et nous allons maintenant y revenir. Ce n’est pas seulement un rite astronomique, mais c’est le plus solennel des rites, héritage des Mystères Archaïques, qui a traversé toutes les époques et qui n’appartient à personne.

Il représente tout un drame du Cycle de la Vie, des incarnations progressives et des secrets tant psychiques que physiologiques, dont ni l’Église ni la Science ne savent rien, bien que ce soit ce même rite qui ait conduit l’Église au plus grand de ses Mystères Chrétiens.

 Le Temple de Salomon                                                                                             

La construction du Temple de Salomon est purement allégorique et symbolique et n’est l’apanage d’aucun mouvement ou ordre, ni d’aucune religion. Son érection est la représentation symbolique du parcours graduel du disciple à la recherche de la sagesse secrète, c’est-à-dire, la Magie, le développement de l’aspect spirituel de tout être humain en partant du plan terrestre. Elle est la marque de la puissance de l’esprit dans notre monde, par et le disciple en est l’expression en  construisant son propre temple.

Lorsqu’il devient un Adepte, il est un roi aussi puissant que Salomon lui-même, emblème de la Lumière solaire qui éclaire les ténèbres de l’univers objectif. C’est ce fameux Temple dont parle le Christ dans les Évangiles, ce Temple qu’Il peut reconstruire en trois jours. En Orient, cette science est appelée, dans certains endroits, le « Temple aux sept étages », comme le souligne H.P Blavatsky dans ses ouvrages.

Le Temple de Salomon
Allégorie du Temple de Salomon

Dans certaines confréries orientales, où on étudie la Magie, les élèves, portent le nom de  Constructeurs – car ils édifient en eux le Temple de la Connaissance. On les appelle actifs, lorsqu’ils travaillent sur l’aspect pratique ou opératif, tandis que les néophytes n’étudient que la théorie et sont spéculatifs. Les premiers par la pureté de leur travail contrôlent les forces de la nature animée et inanimée. Les autres (et c’est le passage obligé) étudient la Science sacrée pour atteindre un jour, la maîtrise pratique.

Le Temple de Salomon est donc le Temple où règne la Paix réelle, la Paix intérieure, celle de l’Esprit. Il est aussi l’archétype du Temple terrestre aux mesures sacrées à l’instar de la Grande Pyramide, modèle de la forme idéale, véhicule de la Force universelle. Il aussi est le Temple cosmique celui qui dessine la course du soleil dans lequel est caché la Shekinah ou l’Arche d’Alliance, l’éternel Logos Père-Mère qui génère toute la Création. Il est enfin l’homme microcosmique, dont la fonction magique est de parvenir à se transcender pour faire jaillir en lui la Lumière solaire et trouver sa vraie place dans l’Univers.

Celui ou celle qui veut donc parvenir à la Sagesse doit bâtir chaque jour, chaque instant, son édifice intérieur à la gloire du Dieu vivant qui est en lui, à l’instar d’Osiris le Dieu solaire. Avec cette allégorie nous avons la représentation de la Quête initiatique qui, de toute Antiquité, a été le fondement de l’évolution intérieure. Ce symbolisme est universel et n’appartient à aucun groupe, à aucune école, aucune religion. Il donne les clefs fondamentales qui nous permettent de sublimer notre nature inférieure afin de laisser passer en nous la Lumière solaire.

LE DÉLUGE ET L’HISTOIRE DU MONDE

03/10/2010

Bien que la grande peur de l’an 2000 soit passée, puis l’incompréhension de 2012, d’autres frayeurs continuent à hanter les esprits, comme celui d’un nouveau déluge ou une catastrophe planétaire. Certaines personnes considèrent que notre monde tel que nous le connaissons aujourd’hui vit ses derniers instants et que des menaces se dessinent de plus en plus dans notre quotidien.

Que celles-ci soient le fait des êtres humains eux-mêmes, qu’elles viennent de l’espace ou de la nature, chacun pressent que quelque chose se trame sur notre planète. Personne ne pense à un nouveau déluge comme celui décrit dans la Bible, mais cette crainte de quelque chose existe.  Le mythe du Déluge trouve pourtant ses racines dans une sorte d’inconscient collectif . Certains scientifiques pointent des menaces venant du ciel ou de la Terre , et pensent sérieusement à créer une nouvelle Arche de Noé…

C’est dans l’archipel Norvégien du Svalbard qu’il faut diriger notre regard, puisque c’est là qu’en février 2008 fut inauguré par José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne d’alors, et l’environnementaliste Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la paix, un bien étrange entrepôt. En effet, sa fonction est de conserver des échantillons de graines et semences de tout ce qui est connu au cas où un cataclysme surviendrait et détruirait notre environnement. Il est conçu pour résister à des tirs de missiles nucléaires, ou encore une montée soudaine du niveau de la mer résultant de la fonte simultanée de la banquise du Groenland et de l’Antarctique.

Le Déluge et l'Histoire du monde On l’appelle le coffre-fort de l’Apocalypse enfermé dans un sarcophage de béton et d’acier à plus de 100m dans le permafrost montagneux d’un archipel de l’Arctique. Ce lieu serait l’endroit idéal pour conserver ce patrimoine de l’humanité si tout venait à disparaître à la suite d’un cataclysme naturel ou d’un danger provoqué par l’homme (menace nucléaire, biologique, menace de l’espace etc…).

Ce bunker a la capacité d’abriter jusqu’à 4,5 millions de types de semences différentes provenant des principales cultures vivrières de la planète. Deux cent cinquante mille espèces y seraient aujourd’hui conservées. Le coût de l’opération : 6 millions d’euros.

Cette conservation de la biodiversité planétaire pourrait entrer dans une logique de préservation de l’environnement mais il semblerait que les évènements conduisent à une autre éventualité. En effet, la planète est en train de souffrir et ses réactions ne se feront pas attendre. Si les scientifiques s’alarment et construisent des caissons de protection comme celui situé en Norvège c’est que les signes avant-coureurs d’une transformation climatique importante sont en train de se manifester.

Les catastrophes du passé

Les écrits du passé et la transmission orale des peuples et ethnies diverses, nous rapportent des mythes et légendes enfouis dans la mémoire collective. Il est en effet étonnant de découvrir que de nombreux groupes et civilisations décrivent, avec des mots et des scenarii différents, la disparition de la vie sur terre après que Dieu ou le Grand Ancêtre (selon les diverses croyances) voyant que le mal régnait sur la terre, décida de protéger un couple humain d’un déluge imminent. Selon les diverses traditions il leur demande soit de construire une arche, soit de se protéger de manières diverses afin d’être les survivants d’une nouvelle humanité. Abordons maintenant en un rapide tour d’horizon ce que les textes et mythes nous content :

Le récit Assyro-babylonien

C’est dans la tablette XI du Récit de Gilgamesh que le Déluge nous est présenté pour la première fois dans l’histoire officielle. La bibliothèque du roi Assurbanipal (668-626 av. J.-C) devait regrouper de nombreuses archives, mais il ne nous reste que quelques tablettes relatant l’évènement. Utnapishtim, l’homme que les dieux avaient choisi pour qu’il survive après le Déluge instruisit Gilgamesh de son histoire.

« Je vais te révéler un mystère –lui dit-il- et un secret des dieux. En ce temps là le monde regorgeait de tout, les gens se multipliaient, le monde mugissait comme un taureau sauvage et le grand dieu fut réveillé par la clameur. Enlil dit aux dieux : « Le vacarme de l’humanité est intolérable et la confusion est telle qu’on ne peut plus dormir ».

Le Déluge et l'Histoire du monde
© XIème tablette de Gilgamesh by Atonal

Ainsi les dieux furent-ils d’accord pour exterminer l’humanité. Ea le dieu des eaux, recommande à Utnapishtim de construire un bateau, une arche, afin de se sauver du Déluge imminent. L’histoire nous conte alors comment le vaisseau fut construit et comment Gilgamesh survécut à la catastrophe. Le mythe se répandit dans toute l’Asie Mineure si bien que l’on retrouve le même récit des siècles après chez les Hittites.

Plus tard encore le Chaldéen Bérose écrivit trois volumes, sur les croyances babyloniennes, dont il ne reste plus rien aujourd’hui sinon les écrits de ceux qui les ont rapportés. Bérose, qui était prêtre, fut initié dans le temple de Bêl-Marduk. C’est là qu’il fut instruit du Déluge. Il est regrettable de ne pas posséder aujourd’hui les trois volumes qu’il rédigea et qui renfermaient les annales de l’histoire humaine.

Le récit de la Bible

Pour les religions du Livre (Juive – Chrétienne – Musulmane) la même origine noachique est présente puisque Yahvé ordonne au patriarche de construire une arche selon des indications très précises afin d’échapper au Déluge qui devait engloutir l’humanité. La Genèse nous dit :

« Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son coeur ne formait que de mauvais desseins sur la terre… Je vais effacer de la surface du sol les hommes que j’ai créés et tous les animaux…Mais Noé trouva grâce aux yeux de Yahvé…»

Plus loin dans le Texte il est dit encore :

« La fin de toute chair est arrivée, je l’ai décidé, car la terre est pleine de violence à cause des hommes et je vais les faire disparaître de la terre. Fais-toi une arche en bois résineux… »

Le Déluge et l'Histoire du mondeNous voyons ici que les deux textes –Épopée de Gilgamesh et Bible- correspondent. En fait se sont les travaux de Samuel Kramer et Jean Bottero qui ont permis de confirmer que les rédacteurs de la Bible se sont largement inspirés de l’épopée babylonienne. Cela n’a rien d’étonnant ni de péjoratif, dans la mesure où Abraham était natif de Ur en Chaldée et que de toute façon on ne peut rien changer à un récit authentique et traditionnel.

Bien entendu, afin de mieux faire passer le message et l’ériger au rang de mythe et de religion, des allégories y ont été introduites afin de le rendre plus accessible aux peuples de l’époque. Soit dit en passant, tous les textes de la Genèse ont été inspirés de la tradition babylonienne, y compris le Déluge.

Ces textes très ésotériques étaient enseignés aux initiés de haut niveau et peu de personnes aujourd’hui en connaissent véritablement le sens et la portée. Moïse, prêtre égyptien savait très bien cela. Il les transmit lui aussi d’une manière voilée.

Les récits de l’Inde

Dans le Mahâbhârata III-185 une autre histoire du Déluge -sampraksâlana en sanscrit- nous est contée. Brahma transformé en poisson avertit Manou d’un Déluge soudain. Celui-ci construit une arche selon les indications du dieu. Il y entre, accompagné de sept Rishis et dépose les semences de tous les êtres qui se meuvent et qui ne se meuvent pas. Le poisson devient ensuite gigantesque et entraîne l’arche au sommet de l’Himalaya où elle sera sauvée. Dans l’Inde de nombreux textes et mythes décrivent des déluges régionaux sans doute inspirés des textes du Rig Veda et du Mahâbahârata.

Les récits de la Chine

L’empereur Yu légendaire et semi-mythique de la dynastie Hia fut le personnage principal du Déluge. C’est lui qui stoppa la catastrophe et sera glorifié à l’instar du Noé biblique. Il joua le rôle d’un ingénieur hydraulique puisqu’il arpenta le monde à la recherche de solutions pour sauver son peuple. C’est le sage Fu Xi et Feng Yi, le Dieu du fleuve, qui lui offrirent des cartes magiques afin de comprendre l’univers et ses lois.

Une autre vieille tradition chinoise, peu connue, nous parle de l’Île Maurigasima. Le Roi Peiruun, le Noé Chinois, consulte deux idoles à travers lesquelles parlent les dieux. Il reçoit l’ordre de s’échapper avec sa famille avant la venue du cataclysme. C’est grâce à lui et à ses descendants que la Chine fut peuplée.

L’Égypte

L’Égypte ne nous présente aucun récit traitant du Déluge. Cela paraît très surprenant si l’on en juge par le poids de la tradition historique et religieuse de ce peuple. Il n’est nulle part fait mention d’une destruction du monde par l’eau. Cela est une évidence si l’on se base uniquement sur les documents découverts. Pourtant à bien y regarder, si l’on reprend les textes de Platon on s’aperçoit que Solon fut en contact avec les prêtres de Saïs et que ceux-ci lui transmirent des documents attestant la destruction de l’Atlantide ou Poseïdonis. Cette histoire du Déluge, dont nous n’avons que des fragments par le Timée et le Critias, fut donc bien connue des Égyptiens et particulièrement du clergé initié puisqu’ils la transmirent à Solon.

Le récit de la Grèce

Le Déluge et l'Histoire du mondeChez les Grecs, de nombreux cataclysmes figurent dans les mythologies, mais aucun n’égale les péripéties qu’affronta Deucalion. Ce dernier, fils de Prométhée vivait à une époque où la terre était peuplée d’hommes violents et vicieux. Voyant cela, Zeus très irrité par ce comportement, décida de détruire cette engeance.

Pour cela il provoqua un Déluge mais épargna Deucalion et son épouse Pyrrha qui étaient justes à ses yeux (notez que l’on retrouve toujours le même symbolisme et les mêmes adjectifs). Zeus leur demanda de construire une arche dans laquelle ils s’abritèrent pendant neuf jours et neuf nuits au terme desquels Hermès se présenta à eux pour les aider à fonder la nouvelle humanité.

Les récits de l’Amérique

Chez les Mayas

Le Popôl-Vûh ou Livre du Conseil des chefs des Mayas-Quichès est un des meilleurs exemples de cette tradition liée à la fois au Déluge et à la création de l’homme. Là encore une présentation allégorique et symbolique de l’histoire vient quelque peu troubler le récit. Mais si l’on prend soin de lire entre les lignes on découvre très vite des éléments fondamentaux de l’histoire du monde tels que l’enseigne la Doctrine hermétique. Nous passerons sur les détails de ce texte et sur la Création pour nous axer uniquement sur la destruction du monde par les eaux telle qu’elle est présentée dans ce récit.

Le Déluge et l'Histoire du monde
Un extrait du Popôl-Vûh

Les hommes de la première génération n’ayant pas répondu à ce qu’en attendaient les dieux, ces derniers décidèrent de les détruire pour recommencer une humanité nouvelle. Le Popol-Vûh nous dit que « fut gonflée l’inondation par les esprits du Ciel, une grande inondation fut faite,  elle vint au-dessus des têtes de ces mannequins charpentés de bois ».

Vint alors la deuxième génération d’après le Déluge avec quatre rescapés qui outre le fait d’avoir une apparence humaine octroyée par les dieux furent appréciés et bâtirent le monde en se multipliant.

Chez les Incas

De nombreuses traditions écrites ou orales amérindiennes nous content le Déluge. Elles ne seront pas toutes énumérées ici en raison de la présentation sommaire qu’elles font du cataclysme. Toutefois pour mémoire notons que les Shuars, maladroitement appelés Jivaros, les Canaris, les Guaranis, les Araucans et bien d’autres font mention dans leur tradition orale du Déluge qui engloutit le monde.

Les Incas, quant à eux, nous offrent en quelque sorte une synthèse des croyances de ces peuples. Pour eux c’est du lac Titicaca que naquirent Manco-Capac et Mama-Ocllo le père et la mère des Incas. Viracocha le dieu créateur choisit un jour de détruire l’humanité, songeant ainsi à l’améliorer. Pour ce faire il utilisera un Déluge effroyable.

Chez les Sioux

Ici c’est un personnage L’homme Coyote. Ce récit est rapporté par R.H Lowie qui nous explique que les Sioux content la tradition de leur ancêtre qui fut contraint de construire un bateau pour échapper au déluge. Quand il l’eut achevé, il se mit à pleuvoir et toutes les montagnes furent recouvertes, lorsque les eaux descendirent, le bateau s’échoua sur une haute montagne. Plus loin dans le récit, qui ressemble à s’y méprendre aux versets de la Genèse, l’homme Coyote façonna son épouse avec de la boue et d’eux naquit la descendance.

Le Déluge et l'Histoire du monde

Il y a bien sûr d’autres traditions, d’autres mythes, d’autres textes à travers le monde qui relatent, chacun à sa façon, l’histoire du Déluge. Cet article n’a pas pour but de donner une énumération exhaustive de ces récits mais d’inciter le lecteur à se poser certaines questions. Que veut-on nous dire à travers ces histoires légendaires ? Quand eut lieu ce Déluge dont tous les peuples nous exposent le drame ?

Le Déluge et l’Histoire du monde

Une fois de plus, j’invite le lecteur à considérer ces histoires fabuleuses comme une sorte de concept mnémotechnique qui permet par une histoire simple voire simpliste, de traiter un sujet véritablement historique qui marque l’évolution de l’homme. En fait, en raison des turbulences de l’histoire de l’humanité, beaucoup de récits de ce genre nous ont été transmis sous le voile de la fable pour cacher des vérités profondes. Ce n’est que grâce à l’Enseignement Hermétique que l’imbroglio se dénoue pour laisser place à la limpidité de la réalité. Ce Déluge, pour certains fait, bien sûr, penser à l’Atlantide. D’une manière générale c’est bien de cela dont il est question.

La Tradition rapporte qu’il y 12 000 ans, au cœur de l’océan Atlantique, existait une terre et une civilisation qui étaient en voie de dégénérescence tant le mal était présent dans le cœur des hommes. Comme il est dit dans certains textes, le vice les habitait. Cette civilisation ne correspondait plus au schéma évolutif qui est le fait de l’harmonie universelle. La Loi du Karma (Dieu dans les textes) agit comme toujours et mit un terme à ce monde.

Quelques îlots de civilisation, sous le regard des Maîtres de Sagesse, survécurent mais l’humanité fut nettoyée de l’horreur sous peine d’extinction totale. La mémoire de cette époque resta dans certains écrits mais le Karma exigea le paiement de la dette. Tout repartit réellement à zéro. Le Déluge et l'Histoire du monde

Il existe peu de traces aujourd’hui dans le monde de cette civilisation atlante. Toutefois, les géologues et autres océanographes nous disent qu’un gigantesque cataclysme a certainement eut lieu il y a plus de 10 000 ans sur terre. On retrouve l’existence de cette catastrophe sous des couches de terre sténographiées que l’on peut facilement dater.

De plus, en 1998 deux géologues américains William Ryan et Walter Pitman, affirmèrent dans leur livre Noah’s Flood que la connexion de la mer Noire à la Méditerranée serait survenue de manière catastrophique, par rupture d’un barrage naturel au niveau du Bosphore, 7500 ans environ avt. J.C. ce qui correspondrait en gros à ce que décrit l’épopée de Gilgamesh.

Il est bien évident que l’Atlantide ne se trouvait pas en Asie Mineure, néanmoins la catastrophe a du certainement avoir des répercutions sur toute la planète. Dans mon livre : « Le choix atlante – L’origine secrète du mal planétaire actuel », j’apporte des éléments de recherches qui situent le véritable déluge à une date bien plus reculée, il y a 869 000 ans.

Le Déluge et les déluges

L’Enseignement Hermétique expose plusieurs déluges. Le plus près de nous étant certainement celui qui engloutit l’Atlantide d’une manière naturelle. Les preuves de son existence se trouvent cachées sous des millions de tonnes de limon dans les profondeurs de l’océan Atlantique.

Ce Déluge c’est celui de Noé raconté dans l’épopée de Gilgamesh, dans la Bible, le récit de Deucalion, les traditions chinoises etc. Il raconte les derniers jours de l’Atlantide d’une manière allégorique, ce monde pervertit qui perdit le sens de la valeur humaine, ce monde corrompu par des forces sombres comme celles qui sont apparues au grand jour lors de la dernière guerre mondiale et qui sont toujours présentes…

Cet épisode historique sera certainement mieux compris dans le futur lorsque des preuves et des découvertes surgiront du sein de l’océan pour attester de l’existence du continent disparu.

Dans les différents récits du Déluge, comme dans celui du Popôl-Vûh, certains facteurs viennent s’ajouter à l’histoire et de fait, on ne saisit plus la trame qui semble dépeinte dans la narration des autres traditions. On nous parle d’un Déluge qui voit une humanité se soustraire à une autre, une humanité qui ne convient plus aux dieux etc…

La Doctrine Hermétique nous apporte, à ce stade, certains éléments de compréhension. En fait dans l’histoire de l’homme civilisé qui se déroule sur plusieurs millions d’années (au risque de troubler certains esprits) a passé par plusieurs Déluges bien plus importants que celui qui détruisit l’Atlantide. La Lémurie ne fut pas non plus épargnée mais c’est à un « déluge » de feu qu’elle dut se soumettre. Il nous faut donc considérer ce que l’on pourrait nommer les grands et les petits Déluges.Le Déluge et l'Histoire du monde

L’humanité se trouve sur l’axe médian de son évolution et a subi plusieurs transformations majeures. Celles-ci sont autant d’étapes à son perfectionnement. La vie sur terre dépend de la vie de notre astre le soleil derrière lequel se cache une Haute Entité dont nous dépendons à plus d’un titre.

Le Soleil comme la Terre comme tous les corps célestes suivent une évolution qui leur est propre et nous sommes inclus dans cette évolution.

Ils ont leur période de vie et de mort. La science explique très bien de manière physique cette naissance et cette mort des étoiles et des galaxies, mais la Tradition Hermétique va beaucoup plus loin lorsqu’elle parle de vie sur différents Plans d’existence de ces corps célestes.

C’est ainsi que des mondes meurent et renaissent, que la terre connaît des périodes de repos total où elle s’éteint puis renaît et avec elle toute l’humanité.

Entre ces périodes que les Textes Indiens nomment le collier de Brahma, la Terre vit des changements que nous humains décrivons comme cataclysmes mineurs ou majeurs à travers lesquels nous nous transformons.

Ces différents cataclysmes ou Déluges ont été souvent mal compris et l’un d’entre eux décrit dans le Popôl-Vûh nous conte l’humanité de l’origine qui subit une douloureuse histoire, mais ce récit dépasserait le cadre de cette article.

Notons donc qu’il y a :

Des Grands Déluges ou plutôt cataclysmes universels qui font disparaître toute vie sur terre.

Des Déluges importants qui surviennent à intervalles de plusieurs millions d’années. La vie disparaît aussi.

Des Déluges partiels qui détruisent une grande partie des terres de la planète en remodelant sa surface. Peu de personnes survivent, ce fut le cas de l’Atlantide. L’axe de la Terre change.

Des catastrophes naturelles importantes qui, outre le fait de changer la géographie, détruisent une partie notable de l’humanité.

Il nous appartient de noter en conclusion que nous sommes tous liés à notre environnement et que nous sommes les fils et les filles de la Terre et de notre Étoile. Nous sommes inscrits dans une chaîne évolutive où tout est lié et nous sommes dépendants les uns des autres, inclus dans un vaste scénario cosmique où tout est parfaitement réglé. Nous devons apprendre à saisir le but ultime de cette Grande Évolution universelle où rien ne se fait au hasard et par laquelle chacun, comme il est dit dans de nombreux mythes, doit un jour se hisser au rang des Dieux.

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