Les roses d’Ispahan dans leur gaine de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l’oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
O blanche Leïlah ! que ton souffle léger.
28/02/2015
Ces quelques vers extraits du poème « Les roses d’Ispahan » de C.M Leconte de L’Isle paraissent bien dérisoires face à la brutalité que vient de connaître la ville de Mossoul en Irak. Des œuvres d’art exceptionnelles ((hormis les quelques copies existantes) datant de la civilisation sumérienne et babylonienne, ont été brisées à coup de masse ou de marteau-piqueur. Plus de 2000 livres de la bibliothèque ont été complètement détruits.
Une vidéo de cinq minutes, filmée par des djihadistes de l’Etat islamiste s’achève sur d’autres ravages dans un site archéologique, qui pourrait être celui de Ninive, l’antique capitale d’Assyrie. Bien sûr, ce n’est pas la première fois que de telles exactions sont commises à l’encontre de l’art et de la culture en général et l’Histoire est jonchée de ce genre de turpitude qui traîne des massacres humains plus odieux encore.
Au nom de quoi ou de qui se déverse cette folie intégriste, cette haine de la culture passée ? Au-delà des oppositions et des conflits politiques recensés, il faut y voir la mainmise de forces qui dépassent le seul secteur religieux. Il est évident que les actions négatives qui sont menées à travers le monde sont faites par des hommes, mais il faut savoir aussi à qui profite le crime.
Cette volonté d’éradiquer la culture et l’Histoire présente une certaine logique pour les fanatiques. En effet, selon eux, tous les ouvrages éducatifs, scientifiques, les œuvres d’art et l’Histoire en général vont à l’encontre de leur idéologie. Et celle-ci est simple : ôter toute forme de liberté et soumettre les peuples à leur loi et diktats. En mars 2001, les Talibans avaient marqué le début de ce travail de sape, en détruisant les Statues de Bamiyân. J’avais alors mis en exergue l’éradication des symboles voulue par les extrémistes, mais aussi par d’autres « groupes ».
Oui, nous vivons un tournant de l’Histoire et les soubresauts que nous ressentons sont autant de menaces pour le monde en général. Les foyers de tensions sont nombreux un peu partout sur la planète et les êtres humains restent confinés dans un égoïsme qui est proportionnel à la peur qu’ils ressentent. Pourtant il est encore temps, par un élan collectif, de transformer bien des choses en allant dans le sens de la vie, du partage et de l’altruisme.
Si cette prise de conscience collective ne se fait pas, alors ce sont d’autres forces qui vont prendre le pas, pour un temps, sur la Lumière. La période de la Révélation (Apocalypse) se terminera bientôt, pour laisser la place à un autre cycle. Il est grand temps que chacun d’entre nous songe à travailler pour plus de conscience sur des bases nouvelles afin de ne pas produire les mêmes erreurs commises jadis par le peuple atlante.
Avec le cœur