07/04/2017
Pâques et les mystères de l’Eucharistie depuis des générations, s’allient étrangement pour fêter la religion chrétienne. Que doit-on voir dans ces coutumes millénaires ? Les œufs de Pâques ne sont-ils que des friandises pour le plaisir des enfants ? Et qu’en est-il du symbolisme de l’Eucharistie, moment solennel où le Christ partage le pain et le vin avec ses apôtres ? Cette fête souligne-t-elle un évènement seulement religieux?
Le pain et le vin
C’était le moment de la Pâque. Les apôtres étaient réunis autour du Christ : « … qui prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Voici mon corps qui est donné pour vous.»
C’est ce passage de l’Évangile, que les chrétiens du monde entier nomment la Sainte Cène, l’Eucharistie, qui marque les derniers jours du Christ sur Terre et qui donne tout son sens (souvent oublié) à Son Message.
Les évènements se sont-ils réellement passés ainsi ? C’est probable, mais il y a tellement de doutes concernant les Textes de toutes les religions monothéistes dites du Livre, que tant et tant de fois remaniés, l’on finit par y voir une réelle confusion.
En faisant certaines recherches, on s’aperçoit que le mystère de l’Eucharistie comme beaucoup d’autres choses, ne sont pas une exclusivité chrétienne.
Des traditions communes
Le fameux partage du pain et du vin se retrouve chez de nombreux peuples en commençant par l’ancienne Égypte. Ce rite, d’abord païen, était partie intégrante des Mystères antiques et revêtait une signification profonde, bien connue de ceux qui se préparent à franchir les Portes de l’Initiation.
Chez les Latins, le pain était représenté par Cérès (Déméter chez les Grecs) déesse de la fertilité et des moissons, régénérant la vie par la semence. Le vin, breuvage sacré entre tous, avait pour dieu Bacchus (Dionysos chez les Grecs), emblème de la Sagesse et de la Connaissance.
En Grèce, les Mystères d’Éleusis débutaient en septembre où, comme de tous temps, les paysans procédaient aux vendanges, pendant sept jours. On retrouve également une cérémonie similaire chez les Juifs, avec la fête du Tabernacle ou fête des moissons.
Le Christ a-t-il réellement pratiqué cette cérémonie avec ses apôtres ou bien celle-ci a-t-elle été rajoutée aux Textes en référence au rite éleusien initiatique, pour rester fidèle à l’antique Tradition?
Le soleil et Jean le Baptiste
Une chose est sure, beaucoup d’épisodes décrits dans les Évangiles, se calquent sur des faits hermétiques et astronomiques. Ainsi voit-on le Christ ressuscité d’entre les morts le 22 mars, ou 17 de Nissan (selon l’année juive ecclésiastique), soit le jour de l’équinoxe de Printemps, où le soleil fait renaître la Terre à elle-même. Nous pouvons ainsi y voir un lien direct avec notre étoile, dans le grand rite solaire universel.
Mais cela signifie aussi que Jean et Jésus représentent le soleil sous ses différents aspects. Doit-on y voir le cycle annuel du soleil à savoir le soleil d’été et le soleil d’hiver, ou bien encore la Saint Jean d’été et la Saint Jean d’Hiver ? Dans les vieilles légendes celtes mais aussi partout dans le monde on retrouve ces aspects.
Jean le Baptiste ne dit-il pas lui-même, en parlant de Jésus : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (J.chap.3 v.30) ? Nous avons là un calque parfait avec les jours plus long en été et ceux qui diminuent en hiver jusqu’au solstice d’hiver.
C’est là aussi une véritable résurrection cosmique jusqu’au New-Yel ou nouveau soleil de Noël. Nous voyons là une véritable symbolique alchimique sur laquelle je reviendrai dans le cadre de mes séminaires.
Pâques et les mystères de l’Eucharistie
L’Eucharistie serait donc cette fête printanière de la Renaissance, du retour du soleil après sa lointaine retraite spatiale, pour offrir à ses enfants des jours plus longs, au détriment des jours d’hiver, ainsi qu’une abondance de végétation.
Le pain des moissons et le vin de la vigne sont donc le corps et le sang du soleil, notre astre nourricier sur le plan matériel, mais aussi celui qui nous donne la vie spirituelle par son rayonnement. Mais c’est aussi par le Christ, Être solaire par excellence, qui n’appartient à aucune religion que nous avons la Promesse de la Résurrection de l’humanité.
Cet aspect de l’Enseignement n’a rien de commun avec la religion chrétienne. En effet la Résurrection est une étape initiatique des plus importantes que chaque disciple doit atteindre à un moment précis de son évolution. Le Christ en tant que Chef de la Hiérarchie spirituelle a permis l’ouverture à cette dimension sacrée.
Mais pourquoi mange-t-on des œufs en chocolat à Pâques ? Est-ce juste un amusement pour les enfants? Depuis la plus haute antiquité l’œuf a toujours été d’une grande symbolique. Brahma chez les Hindous était en gestation. Khnoum chez les Égyptiens le fait sortir de sa bouche.
De même à Babylone, la déesse Ishtar est née d’un œuf. C’est pourquoi, dans tous les pays en cette période de printemps, des œufs étaient donnés en offrande comme symbole de renouveau, de naissance et renaissance cosmique.
Soleil et œuf du monde
Depuis ces traditions se poursuivent et le mot anglais Easter (Pâques) a une racine scandinave, puisque que Ostara était le nom de la déesse de la résurrection de la nature. On peut penser que le christianisme s’est inspiré d’anciennes coutumes nordiques relatives au soleil et à l’œuf de la Résurrection qui lui-même est lié à l’Oeuf du monde.
Ces nourritures terrestres (pain et vin des moissons) ne sont en fait que le symbole des nourritures spirituelles que nous offre le Christ, c’est-à-dire pain et le vin de la Divinité en nous, cette vie spirituelle vers laquelle nous devons nous hisser pour croître en conscience.
C’est justement notre conscience qui se nourrit, au fil des incarnations, du pain et du vin céleste apportée par la Lumière chaque fois plus grande offerte par nos meilleures expériences terrestre, jusqu’à parvenir aux Portes de l’Initiation.
C’est dans ce « pain quotidien » que réside toute la beauté de l’Enseignement antique, celui du Mystère de l’Art de l’Agriculture que connaissaient très bien les Nabathéens, et qui reste très énigmatique pour certains, encore aujourd’hui.
Avec le cœur